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les doctrines chimiques en france

mais aussi de chimistes[1] partisans d’hypothèses mécanistes.


C. — La philosophie corpusculaire parvenait, avec Robert Boyle, à dominer et à traduire en son langage toutes les théories explicatives proposées alors par les savants désireux de tout comprendre. Comment son exposition systématique fut-elle accueillie à ce point de vue par les chimistes français ? Une discussion de l’Académie des sciences spirituellement résumée par Fontenelle va nous l’apprendre :

« M. du Clos continua cette année l’examen qu’il avait commencé des essais de chimie de M. Boyle. Ce savant anglais avait entrepris de rendre raison de tous les phénomènes chimiques par la philosophie corpusculaire, c’est-à-dire par les seuls mouvements et les seules configurations des petits corps. M. du Clos, grand chimiste, aussi bien que M. Boyle, mais ayant un tour d’esprit plus chimiste, ne trouvait pas qu’il fût nécessaire, ni même possible, de réduire cette science à des principes aussi clairs que les figures et les mouvements, et il s’accommodait sans peine d’une certaine obscurité spécieuse qui s’y est assez établie. Par exemple, si du bois de Brésil bouilli dans quelques lessives de sels sulfurés produit une haute couleur pourprée, qui se perd et dégénère subite-

  1. Bellini, d’après l’Encyclopédie.