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Développement de la philosophie mécanique

ment en jaunâtre par le mélange de l’eau-forte, de l’esprit de salpêtre ou de quelque autre liqueur acide minérale : M.  du Clos attribuait ce beau rouge à l’exaltation des sels sulfurés, et M.  Boyle au nouveau tissu des particules qui formaient la surface de la liqueur. Quand on met du mercure dans une dissolution d’argent faite en eau-forte, et affaiblie par addition d’eau commune, et qu’il se fait des concrétions argentines en forme de rameaux qui végètent, s’étendent et se multiplient par toute la liqueur comme des buissons, M.  Boyle prétendait que les particules de l’argent dissous étaient en mouvement avant qu’on y versât du mercure, et que, quand il y était versé, elles se rencontraient par une espèce de hasard et s’y attachaient. M.  du Clos aimait mieux que ces matières sympathisassent et se cherchassent mutuellement ; et pour preuve de l’immobilité des particules d’argent dissous avant l’addition de mercure, il apportait l’exemple de certaines dissolutions de l’or, où il paraît divisé en très petites paillettes luisantes, dispersées par toute la liqueur, ce que M.  Boyle aurait cependant pu expliquer selon son système.

La chimie, par ses opérations visibles, résout les corps en certains principes grossiers et palpables, sels, soufres, etc. Mais la physique, par des spéculations délicates, agit sur ces principes comme la chimie a fait sur les corps ; elle les résout eux-mêmes en d’autres principes encore plus simples,