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la théorie de lémery

concepts nous échapperaient facilement aussi bien que l’ordre et la liaison des faits avec lesquels ils correspondent. Pour retrouver sous les déguise ments variés dont il s’affuble le véritable principe directeur de la pensée des chimistes, il nous faudra procéder d’autre manière. — Là nous sommes arrêtés par quelques difficultés graves que nous ne pouvons lever que partiellement et contre lesquelles l’historien des sciences devrait toujours être prévenu ; quelques-unes sont d’ordre général et d’autres particulières à l’époque que nous étudions.

Notons tout d’abord que la chimie est une science fort vaste, que ses adeptes lui ont donné des moyens, des espoirs et des interprétations variés ; les sujets traités paraissent si hétérogènes entre eux, qu’un exemple donné par l’historien semblera arbitrairement choisi en vue de démontrer sa thèse.

Puis si, par un long travail, il nous est possible aujourd’hui de déterminer en fonction de la théorie, soit la signification exacte d’un terme, soit la valeur logique d’une explication, nous sommes trop souvent réduits à des conjectures quand il s’agit de préciser, sans ambiguïté, à quelle substance actuellement définie ces termes s’appliquaient alors, ou à quelles expériences ces explications se rapportaient exactement.

Nous aurons plus tard occasion de constater comment les expressions de sens commun qui reviennent constamment sous la plume des savants dans l’exposé de, leurs expériences, expressions telles que