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les doctrines chimiques en france

loin d’être semblable à la combustion, représentait pour ainsi dire un phénomène absolument opposé.

Pourquoi, demande Lémery, poursuivant logiquement la comparaison entre sa théorie et les faits, « tous les corps qui, par la calcination, ont fait une provision de matière de la lumière ne s’enflamment-ils pas au feu comme les huiles ». Cela devrait arriver, puisque le principe de la combustibilité est partie intégrante de leur substance. Peut-être ce principe existe-t-il en trop petite quantité pour se dégager facilement, et l’air environnant exerçant sa pression suffit pour le retenir là où il est ? Dans quelles conditions alors la combustion se produit-elle ? « Cela étant, répond Louis Lémery, on peut concevoir que la matière de la lumière, contenue dans les corps inflammables exposés au feu, en sort à chaque instant en beaucoup plus grande quantité, que celle qui s’est engagée dans les métaux calcinés ; soit parce que les corps calcinés contiennent une moindre quantité de cette matière que les huiles, soit parce que, ayant un tissu de parties plus serré, ils ne lui permettent pas une sortie aussi libre, et qu’à chaque effort de l’agent extérieur qui les oblige à s’en dessaisir, ils n’en laissent exhaler que des petites parcelles, incapables, comme il a été dit, de frapper sensiblement la vue. »

Une hypothèse très différente de celle de Boyle avait été proposée pour expliquer l’augmentation de poids de substances métalliques, lors de la calci-