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essai sur la chimie expérimentale

Cette matière augmente très sensiblement la pesanteur des corps qui la contiennent et conserve, quelle que soit la combinaison dans laquelle elle s’engage, ses propriétés spécifiques ; elle forme partie intégrante de la mixtion des corps inflammables et « se dissipe toujours en grande quantité », en apparaissant comme lumière lors de la combustion ; aussi tout corps brûlé a-t -il perdu une partie de son poids. Et la matière qui s’échappe de la substance enflammée s’échappe à travers les corps qui l’emprisonnaient, sans que l’artiste ait encore trouvé un moyen de la retenir.

Et pourtant le feu peut, dans certains cas, augmenter la masse des corps. « Tout le monde, dit Louis Lémery, sait que quand on expose au feu plusieurs matières métalliques, telles que le régule d’antimoine, le plomb, l’étain, et même le mercure, quoique plusieurs de ces matières perdent beaucoup de leur propre substance qui s’échappe en l’air pendant l’opération, bien loin de peser beaucoup moins qu’auparavant, ce qui semblerait devoir arriver, néanmoins elles pèsent beaucoup davantage. On demande d’où peut provenir cette augmentation de poids, et la matière du feu ayant réduit ces corps dans l’état de calcination où nous les voyons, ne doit-on pas aussi lui attribuer la pesanteur nouvelle qu’ils acquièrent. »

Là se dresse une objection que Louis Lémery a cru lever, mais qu’il nous faut exposer pour bien montrer que, dans sa doctrine chimique, la calcination,