ardemment prévoir ce qui allait se passer quand il mettrait en présence deux corps dans une même réaction ! Et tel est justement le but que Geoffroy se propose de réaliser en publiant sa « table des rapports observés en chimie entre différentes substances ». Ce travail, d’origine purement expérimentale, ne s’opposait pas en quelque sorte à la philosophie mécanique alors en honneur, mais l’ignorait entièrement ; il a immédiatement excité la défiance des cartésiens et des atomistes, mais est venu, tout naturellement se fondre dans la conception newtoninne de la nature qui ne l’a utilisé que plus tard[1].
L’auteur s’est proposé d’établir la loi suivante : « Toutes les fois que deux substances qui, ont quelque disposition à se joindre l’une avec l’autre se trouvent unies ensemble, s’il en survient une troisième qui ait plus de rapport avec l’une des deux, elle s’y unit en faisant lâcher prise à l’autre[2]. » Telle est l’origine de la théorie des affinités qu’à la fin du xviiie siècle Bergmann et Berthollet développèrent avec tant de savoir.
Pour l’interprétation de ce travail, si important et si justement célèbre, nous demanderons de bien vouloir nous la faire saisir au grand vulgarisateur qu’a été Fontenelle.
« Qu’un corps, dit-il, qui se sera : uni à un autre, par exemple un dissolvant qui aura pénétré un