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les doctrines chimiques en france

La discussion concernant la dureté est à peu près semblable. Leibniz ne voulait pas que l’on expliquât cette qualité de l’ensemble par la qualité de la particule et attribuait la dureté, comme la cohésion, à l’effet des mouvements conspirants.

« D’où vient-il donc, Monsieur, lui répond Hartsoeker, que les parties d’un diamant, qui ont sans doute très peu de mouvement, si ce n’est qu’elles en aient un, ont une telle liaison ensemble qu’elles font un corps de la dureté que nous le voyons. Pour moi, je dis qu’il a cette dureté parce qu’il est composé de corps d’une dureté parfaite et invincible comme tous ceux de ce monde visible sans excepter l’eau, l’air, l’éther et ce qui pourrait être le plus fluide ; l’eau n’est fluide que parce que les petits corps parfaitement durs dont elle est composée ne sont que des boules creuses, que la pesanteur de l’atmosphère ne saurait lier ensemble, si ce n’est que lorsqu’elles se touchent de trop près par leur ouverture, elles peuvent faire alors l’effet de petits plans, et elles forment ainsi ce que l’on appelle glace. Et le diamant n’est dur, et ne subsiste pendant plusieurs siècles, dans le même état, sans aucun changement, que parce que les petits corps parfaitement durs ou les petites masses solides dont il est composé sont très fortement liés ensemble par l’atmosphère de la terre qui pèse dessus… » Puis, serrant la question de près, il ajoute que la théorie chimique ne saurait se passer d’hypothèses données à priori et à l’égard de