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les doctrines chimiques en france

interstices que laissent entre elles l’es parties des corps solides sont occupés par des fluides, c’est moins à la figure de ces pores qu’il faut avoir égard, qu’à leur diamètre plus ou moins grand ; car il est constant, par les principes de la mécanique, qu’un fluide s’insinue dans un corps par les pores de quelque figure qu’ils soient s’il ne rencontre aucun obstacle de la part de leur diamètre. Si nous ne nions pas qu’il y ait des pores dans des corps solides, ce n’est pas une raison pour convenir qu’il y en ait dans les corps fluides. Les parties des corps solides sont fortement attachées les unes aux autres et demeurent dans un repos relatif entre elles, mais il n’en est pas ainsi des fluides ; l’affluence de l’éther tient leurs parties dans une agitation continuelle ; elles changent sans cesse de situation les unes par rapport aux autres. Mais il est impossible de concevoir quelque arrangement constant dans les pores des fluides, il s’ensuit évidemment qu’on ne peut pas déduire le phénomène de la dissolution des corps, de la disposition différente des parties d’un fluide. Lorsqu’un fluide est entré dans les pores d’un solide, son effet est de le mettre dans un état plus léger et moins cohérent que quand il y est entré. Les fluides, au contraire, sont privés de tout mouvement, se coagulent nécessairement et prennent de la solidité, s’il arrive que quelque matière s’insinue entre leurs parties et chasse l’éther qui les tenait dans une agitation conti-