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triomphe et éparpillement des philosophies

nuelle. C’est ainsi que cela se passe dans l’eau ; elle se gèle et forme une substance compacte, lorsque l’air froid venant à la presser en fait sortir la matière éthérée et subtile. Il y a encore cette différence entre les solides et les fluides que la quantité d’éther reçue dans les fluides augmente leur volume ; comme on voit lorsqu’ils sont échauffés ; au lieu que les solides ne sont pas affectés de la même manière[1]. »

Par quel artifice, d’ailleurs, les chimistes pourraient-ils expliquer que le feu fond les métaux ou les pierres ? Que l’acide dissout l’alcali ? Que le mercure fond les autres métaux ? « Je ne conçois pas, ajoute Hoffmann, comment se fait cette admission des particules d’un solide dans les pores d’un fluide, car les pores du menstrue ne peuvent être égaux au corps entier admis, ni plus grand que lui. »

Même si l’on admettait cela, comment rendrait-on compte que les métaux puissent être précipités les uns par les autres dans certaines dissolutions salines ! Pourquoi le fer, par exemple, dont les particules sont solides, s’insinuerait-il dans le vitriol de cuivre, afin de le remplacer et de mettre le cuivre en liberté ! Ces objections, et d’autres analogues, extraites des différentes parties de la chimie, ont obligé les savants à modifier la théorie de la disso-

  1. Remarque par laquelle on démontre que la dissolution des corps ne se fait pas par l’introduction du menstrue dans les pores. Vol. i, page 262.