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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

doit être divisible ; qu’il faut donc que le corps soit composé de choses divisibles ou indivisibles, c’est-à-dire de points ou de parties. Or, il ne peut être composé de points, puisque le point est indivisible et n’a aucune quantité, et que par conséquent il ne peut communiquer la quantité au corps puisqu’il ne l’a pas lui-même, d’où l’on conclut qu’il doit être composé de parties divisibles. Mais on lui objectera que si cela est, qu’il ait à marquer si la plus petite partie de ce corps est divisible ou non ; si elle est divisible, ce n’est pas encore la plus petite partie, puisqu’elle peut être divisée en d’autres plus petites ; et si cette plus petite partie est indivisible ; ce sera toujours la même difficulté parce qu’elle sera sans quantité, et qu’ainsi elle ne pourra la communiquer au corps ne l’ayant pas elle-même. On sait que la divisibilité est la propriété essentielle de la quantité[1]. »

Contre qui la discussion précédente est-elle dirigée ? Il est difficile de le dire ; Lefèvre ne nomme personne. L’on serait tenté de croire qu’il a visé la philosophie corpusculaire que certaines personnes appliquaient alors à toute la nature, et qui aurait donné une explication inédite de tous les phénomènes chimiques ; rien dans le texte n’indique que cette supposition soit exacte. Quoi qu’il en soit, la méthode expérimentale, dont il prétend se servir, n’a pas besoin de s’inquiéter des difficultés inhérentes

  1. P. 10.