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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

à l’aide d’un scalpel, mais qui donnent au savant le même degré de certitude !

« Après, donc, que la chimie a travaillé sur le composé, elle trouve dans sa dernière résolution cinq, substances qu’elle admet pour principes ou pour éléments ; sur quoi elle établit sa doctrine, parce qu’elle ne trouve aucune hétérogénéité dans ces cinq substances, qui sont le phlegme ou eau, l’esprit ou mercure, le soufre ou huile, le sel et la terre[1]. »

Trois de ces substances se présentent en forme de liqueur, ce sont : le phlegme, l’esprit et l’huile ; les deux autres en forme de solide, ce sont : le sel et la terre.

Avant d’étudier chacun de ces principes en particulier, nous ferons observer que leurs propriétés ne sont pas strictement immuables, que dans certaines conditions, ils peuvent se transformer les uns dans les autres, mais que cela n’arrive que rarement et dans des cas exceptionnels ; nous savons que la matière tend constamment vers l’indifférence de l’esprit universel ; l’action du ferment spécificateur cesse quand son idée disparaît de cet esprit qui peut alors être empreint de l’idée d’un autre ferment ! La chimie risque donc de spiritualiser les corps qu’elle veut analyser ; de séparer l’esprit universel des matrices qui le corporifient. Arrivé à ce point, l’art du chimiste découvrirait ses propres limites qu’il

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