chir de leur joug, me divertir, & même continuer à louer quelquefois en dépit d’eux : car je vous ai déjà fait connoître le fruit que je retire de mes louanges. Et plut à Dieu que les restaurateurs se contentassent du même salaire ; mais leur amour-propre est encore bien endormi, je l’éprouve tous les jours avec regret, & malheureusement l’intérêt est plus à la mode chez eux que l’amour-propre.
Pour vous, madame, qui vous plaignez du tems & non de la fortune, essayez ma recette : prodiguez vos éloges à quelques jeunes gens bien vains de leurs graces que gâtent leurs costumes, & bien contens de l’esprit qu’ils n’ont pas ; vous verrez peut-être qu’alors ils vous trouveront les charmes que vous prétendez n’avoir plus, & vous sentirez la vérité de deux vers que j’ai lus je ne sais où :
Il n’est rien qui résiste au pouvoir des louanges,
Et Dieu même se fait encenser par les anges.
(Un anonyme s’étoit amusé à envoyer au Publiciste une réponse à la lettre du vieux rentier, signée Célimene, douairière du Marais. La véritable douairière du Marais publia la réponse suivante) :