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Page:Meulan - Essais de litterature et de morale.djvu/30

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ce genre ne sauroit être trop court, parce qu’on ne peut le faire assez long, ni le composer d’idées assez générales, pour qu’il soit susceptible de s’adapter à toutes les idées particulières.

Par exemple, du tems de Louis XIV, l’ouvrage de Fénélon sur l’éducation des filles détermina la fortune & commença la réputation de son illustre auteur ; aujourd’hui nous avons besoin que le nom de l’auteur nous avertisse du mérite de l’ouvrage. Un homme d’esprit s’est occupé de nous rendre ce mérite plus sensible. Il vient de nous donner une nouvelle édition de ce premier essai de Fénélon, & l’a fait précéder d’un discours préliminaire rempli d’idées sages & d’observations ingénieuses ; mais en s’attachant à nous prouver que, placé comme il l’étoit, Fénélon a su également bien choisir son but & l’atteindre, il prétend, quel que soit le but de l’éducation actuelle, que les mêmes moyens peuvent servir pour y arriver.

Il fait plus : pénétré de l’importance des principes religieux qui dirigèrent le respectable instituteur d’un prince qui a été si loué & si regretté, il tâche de ramener à ces principes ceux à qui l’insouciance ou la prévention les font négliger ou proscrire. Mais qu’il me permette de lui