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England medical college. Les chaires en sont occupées par des dames qui toutes ont conquis le grade de docteur. C’est une dame qui démontre les opérations obstétricales. C’est encore une dame qui dirige les travaux anatomiques. Au Collège est annexé un hôpital pour les femmes et les enfants.

L’Angleterre et la Russie ont suivi l’exemple des États-Unis. On cite entre autres madame Garetta, obtenant du Collège médical de Londres un diplôme qui lui permet d’exercer la profession médicale. Saint-Pétersbourg comptait il y a trois années trente jeunes filles, qui suivaient les cours de son école de médecine.

Ce mouvement qui embrasse aujourd’hui les deux mondes a été créé par une dame anglaise de naissance (elle est née à Bristol) et que l’émigration a faite américaine. Son père, chargé d’enfants, s’expatriant avec tous les siens, était allé chercher la fortune aux États-Unis ; il y trouva une mort prématurée. L’aînée des orphelines, miss Elisabeth Blackwell, toute jeune encore, se trouva être le seul appui de neuf personnes. Elle ne s’en effraya point. Dès cette époque elle avait formé le dessein d’étudier la médecine. L’ambition d’élargir le champ de l’activité féminine, la conviction que dans beaucoup de maladies le ministère d’une femme serait préférable à celui de l’homme : tels étaient ses mobiles. Mais elle s’interdit d’obéir à ce que nous pouvons aujourd’hui appeler sa vocation avant d’avoir rempli dans toute leur étendue les devoirs que lui imposait sa situation de chef de famille. Elle ajourna donc son projet jusqu’au temps où ses enfants, je veux dire ses frères et