pourquoi le duc Beuve d’Aigremont refuse de venir à sa cour :
Il me het por son frere, que je bien sai et voi,
Cui je toli Nantueil, s’abati le bofoi.
Girars de Rossillon en guerroia vers moi
Chaitif l’en fis fuïr parmi le sablonoiz.
Plus loin, la femme de Beuve rappelle à son époux la défaite subie par ses deux frères, pour l’engager à se montrer prudent :
Membre vos de Doon vo frere, le guerrier.
Entre lui et Girart, ki molt s’avoient chier,
Assés le[1] guerroierent au fer et a l’acier ;
Mais a la pardefin ne porent avancier :
Fuïr les en covint et le païs vuidier.
Par l’esfors des amis les fist il repairier,
Par la proiere d’aus, n’en quist autre loier.
Or revolés le roi de novel guerroier !
M. G. Paris a conclu de ces passages qu’il a dû exister sur Girart de Roussillon « un poème français assez différent, et d’une date reculée, bien que moins ancien que le provençal[2] ». Cette opinion doit être, ce me semble, modifiée, en ce sens que le poème auquel se réfèrent ces deux allusions était, non point une chanson de Girart de Roussillon, mais une chanson de Doon de Nanteuil, qui ne s’est pas conservée, sur laquelle toutefois nous avons des témoignages certains[3], Girart de Roussillon de-