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xcviii
introduction

res de quatre à douze[1]. Le père de cette nombreuse lignée est Doon de Mayence, et ses douze fils se suivent dans cet ordre : 1° Gaufrei (père d’Ogier le Danois) ; 2° Doon de Nanteuil ; 3° Grifon d’Hautefeuille ; 4° Aimon de Dordone ; 5° Beuve d’Aigremont ; 6° Othon ; 7° Ripeus ; 8° Seguin de Bordeaux (père de Huon de Bordeaux) ; 9°, Pierre (père du chevalier au cygne) ; 10° Morant de Riviers ; 11° Hernaut de Girone[2] ; 12° Girart de Roussillon. Arrivé à ce dernier, l’auteur a voulu montrer qu’il le connaissait autrement que par Doon de Nanteuil ou Renaut de Montauban :

Et le .xije. fu Girart de Roussillon
A qui fist mout de peine l’empereor Kallon,
Et l’encaucha tant eurez de son mestre roion,
Pui fu il carbonnier et vendi le carbon[3].

(Éd. Guessard et Chabaille, p. 5.)

Ces vers peuvent aussi bien faire allusion à l’ancienne chanson de Girart de Roussillon qu’à la nouvelle. Mais il y a, dans la suite du même poème, un vers qui semble indiquer une connaissance assez précise de la rédaction même de Girart de Roussillon qui nous est parvenue. Avant de le citer, il est besoin de dire que, selon

  1. Déjà dans les dernières pages de Doon de Mayence, il est question des douze fils engendrés par le héros du poème en six ans (v. 11347), mais un seul, Gaufrei, est désigné nominativement.
  2. Celui-là est un personnage épique très ancien, qui probablement a réellement existé : voy. ci-après, p. 106, n. 3.
  3. Il y a, dans la chronique de Jean d’Outremeuse, où le poème de Doon de Mayence est assez fidèlement analysé, une liste des douze fils de Doon ; elle est fort différente de celle de Gaufrei, et Girart de Roussillon n’y figure pas (voir l’édition, II, 521).