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v. — girart dans l’épopée française

l’auteur de Gaufrei, à qui il en coûte peu d’ajouter à la tradition épique les traits les plus invraisemblables, le château de Roussillon appartenait à un Sarrazin à qui Girart l’enleva. Ce Sarrazin s’appelait Heraut :

Chil tenoit Roussillon et toute la contrée,
Girart l’ochist en champ, a la chiere membrée,
Soue en fu Roussillon et toute la contrée.

(P. 91.)

Et plus loin, en effet, nous voyons Gaufrei mettre son jeune frère Girart, qu’il appelle « Girardet le roux » (p. 144)[1], en possession du château de Roussillon. Il n’y a pas trace ailleurs de cette singulière invention. Avant le moment où Girart acquiert ainsi la seigneurie de Roussillon, un amiral païen a occasion d’envoyer un messager à Roussillon. Le messager

Vers Roussillon s’en va, la ou l’escarbougle art.

(P. 123, v. 4054.)

Les mots que j’ai soulignés ne semblent pas être une cheville insignifiante. J’y vois une allusion à un passage de la chanson renouvelée (§ 53) où Girart parle de l’escarboucle étincelante qui éclaire son château, tellement qu’à minuit on se croirait en plein jour.

  1. Il y a un « Gerardot le roux » dans Elie de Saint-Gilles, édit. de la Société des Anciens Textes français, v. 168.