Girart[1]. « La chronique en latin » (p. 14), le latin (p. 151), « mon livre en latin » (p. 262), « mon livre « (pp. 266-7), « mon auteur » (p. 270), sont autant d’expressions par lesquelles il faut entendre la vie latine.
Mais, si, pour la trame du récit, l’auteur suit assez généralement la vie latine, pour le développement des faits, il puise largement dans la chanson. C’est ce que montrera clairement une rapide analyse.
Il y a dans le roman de Girart de Roussillon trois guerres successives, comme dans la vie latine et comme dans la chanson. Mais sur un point l’auteur s’est écarté de la vie latine. Il intervertit l’ordre des deux dernières guerres résumées par celle-ci, racontant en second lieu la lutte qui se termine à Vaubeton, et en troisième celle où on voit Charles poursuivi par Girart jusque sous les murs de Paris. Après d’assez longs préliminaires, l’auteur, entrant enfin en matière, parle de la fondation de Pothières où Girart est enseveli, de « Laussois », mont sur lequel était bâti le château de Roussillon, du siège mis devant ce château par les Wandres, du stratagème par lequel ceux-ci furent amenés à se retirer, puis de leur retour offensif, de la prise et de la mise à sac du château, de sa reconstruction et de l’étymologie des noms de Roussillon et de Pothières (pp. 16-27). Tout cela est pris, souvent même traduit fort exactement, de la vie latine, §§ 102-124. Les
- ↑ Cette épitaphe ne semble pas avoir laissé de traces ailleurs que dans notre roman. Au commencement du xviiie siècle, les deux religieux de Saint-Maur auteurs du Voyage littéraire (Paris, 1717, 4°) n’ont trouvé à Pothières, sur les tombeaux de Girart et de Berte, que des inscriptions assez modernes, dont ils ont rapporté le texte (I, 105).