Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxxxii
introduction

rart livre bataille au roi avec le peu de troupes qu’il avait pu rassembler. Malgré ses exploits, il est mis en déroute. Le roman place ici (pp. 78-81) la mort de Guibert (le Gilbert de Senesgart de la chanson) et du comte Hugues et la prise de Fourque (cf. la chanson, § 495). Girart veut s’enfuir du côté de Dijon, mais l’ennemi occupe le chemin [1]. Il se réfugie à Besançon, tandis que le roi se fait

    bien postérieure à notre poème ; voir la fin du précédent chapitre. Mais on ne peut affirmer absolument que ces fables aient été imaginées par notre romancier. Il peut les avoir puisées dans quelques récit antérieur d’ elles auront pu passer aussi dans les petites chroniques citées ci-dessus.

  1. Il y a ici dans le roman deux vers empruntés à la chanson, § 495 :

    La vie li unt toute qu’es de Dijun,
    De nuit s’en es annatz a Besençon.

    Roman, p. 81 :

    François li ont tolu de vers Dijon la voie,
    De nuit s’en est alés fuiant a Besançon.

    Les pages 82 à 86 donnent matière à plusieurs rapprochements tout aussi concluants, par exemple, chanson, § 496 :

    Aiqui ac un donzel Girart parent,
    Demande la comtesse e vait querent ;
    Dedins un monester la trobe orent,
    E preie Damlideu omnipotent
    Que garisse Girart lui e sa gent.
    Li duncels debunaire per bras la prent
    « Comtesse, mou d’aiqui, non fare lent :
    « Is castels es traïz, quel reis lo prent.
    « Vencut sunt en bataille vostre garent.
    « Girarz s’en es estors, non sai coment
    « A Besençon annet erser fuient. »
    Et quant la donne l’ot, pasmade estent.

    Roman, p. 83 :

    Girars out ung parant qui ist de celle presse,
    En ung mostier trouva Dieu priant la contesse ;
    « Or sus, dame, » dit il, « que pour fin estouvoir
    « De Dijon vous convient fuir et remouvoir,