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vii. — jean wauquelin

D’autres fois il lui plaît de dire « le sage » : « Et pour ce, comme dit le saige : Oïr dire, lire et recorder les beaulx dis et les bienfaiz des preudhommes est la chose au monde qui plus fait toutes bonnes gens resjouyr. Car les bons en deviennent meilleurs et les mauvais en amendent, et moult de biens en viennent » (ch. i, édit. p. 24). C’est le début même du poème :

La chouse qui plus fait toute gent resjoïr,

C’est des diz et des faiz des bons parler oïr.

Li bon bien les entendent et meilleur en deviennent,

Li malvais en amendent ; maint autre bien en viennent.

Cependant il ne serait pas exact de dire que Wauquelin a voulu dissimuler constamment les emprunts qu’il a faits au roman versifié. Il le cite parfois, nous faisant même savoir que cet ouvrage lui avait été communiqué par le duc Philippe le Bon. Ainsi, au chap. iii, avant de rapporter l’épitaphe qui se lisait sur la tombe de Girart à Pothières, il dit : « laquelle escripture m’a esté donnée et presentée par mondit trés redoubté seigneur en ung livret rymé parlant de la vye et des faiz du dit Girart de Roussillon, qui contient ce qui s’ensuit ». Suivent les huit vers français de cette épitaphe qu’on peut lire dans le roman publié par M. Mignard, p. 15. Au ch. cliv, à propos d’un passage de la vie latine

    lui que le Pseudo-Turpin a tracé de Charlemagne (éd. Reiffenberg, ch. xx). Voici le passage correspondant, d’après la traduction donnée par les chroniques de Saint-Denis (éd. P. Paris, II, 253) : « De si grant force, estoit plain qu’il coupoit un chevalier armé, c’est assavoir un de ses ennemis seant sur son cheval, dès la teste jusques aux cuisses, a un seul coup, et luy et le cheval, de Joieuse s’espée. Les bras et les poings avoit si fors, qu’il estandoit legierement quatre fers de cheval tous ensemble... »