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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/164

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cxlvi
introduction

cuide, en pluseurs religions et ordres, et par especial a Pouthieres et a Vezelay, qui aler y vouldra, on trouvera que pour certain, ainsi que on lit et recorde la vie des anciens peres, on lit et recorde de jour en jour les vies et fais de monseigneur Gerard et de madame Berte sa femme[1]. » (Édit. p. 28 ; ms. 852, fol. 11 v°). Wauquelin ne fait ici que traduire, sans le dire, les vers du poème du xive siècle (Mignard, pp. 6-7) qu’on a lus ci-dessus, p. cxxviii.

Notre auteur aurait cru faire tort à son œuvre en avouant qu’il l’avait tirée d’un roman en vers. Aussi n’hésite-t-il pas à invoquer « la chronique », alors qu’il ne fait autre chose que de paraphraser en prose les vers du xive siècle. Ainsi, dans ce portrait de Girart (ch. iii) : « Et dit la cronique que il estoit si fort et si puissant que par sa pure force il estendoit et ouvroit a ses mains quatre fers de cheval. Et que plus est, encore dit que, quant il estoit armé en bataille contre aucuns de ses anemis, il confundoit et abatoit d’ung coup par terre cheval et chevalier ; ne n’estoit homme nul si fort a son temps comme il estoit. Tousjours se tenoit en robes et en atours moult noblement. Une arbelestre a tour a ses mains tendoit... » (édit., pp. 30-31) ; la « chronique » c’est le roman du xive siècle (éd. Mignard, pp. 13-4) :

Quatre fers de cheval a ses mains estandoit,
Cheval et chevalier tout armez pourfandoit.
Noblement se tenoit en robes, en atour.
Et tendoit a ses mains une arbalete a tour[2].

  1. Pour la fin de cette phrase, je suis le texte du ms. 852, celui de l’édition étant tout à fait mauvais.
  2. Remarquons en passant que ce portrait de Girart est imité de ce-