où la base latine a non pas au, mais ŏ, tels que sou (solet). Carou (Carrofum), cou (collum) ; tirade 643, poure (*pauperam) en rime avec moure (*móvere), roure (robur), oure (opera), etc. Notons que la base latine au se trouve assimilée à la base ŏ, mais jamais à ō. C’est ce qui arrive en français, du moins jusqu’à un certain point[1].
ē et ĭ, libres, se réduisent à un son commun qui, dans le midi de la France, est celui de l’é fermé, dans le centre et dans le nord ei, plus tard, en une région qu’il n’est pas utile de déterminer ici, oi. Il est à noter que le domaine de l’é fermé, pour le latin ē, ĭ, s’étend, du côté de l’ouest, vers l’Atlantique, plus au nord qu’ailleurs. Il est bien connu d’autre part que, dans le domaine propre à ei et oi, certains mots substituent i à ei ou oi, ainsi pris, marchis, merci ; de même encore quis (partic. de querre) et ses composés. Dans le midi, au contraire, cette exception n’a pas lieu : on dit pres, marques, merces, ques, de même qu’aver de habere. La chanson renouvelée présente, ici encore des rimes contradictoires : d’une part, marces, marches, pages, et les partic. mes, trames, pres, ques, conques 115, 118, 309, 311, 318, 323, 441, etc.[2] ; d’autre part, mercis, marquis, païs, mis, tramis, pris, quîs, conquis 191, 203, 220, 279, 368, 396, 432, 521, c’est-à-dire les mêmes mots avec une finale en is au lieu de és.
Des contradictions non moins évidentes se montrent dans la flexion. Citons en quelques-unes Habeat donne au midi aia, ou aja. Par un phénomène fréquent dans la conjugaison française, le second a disparaît au centre et au nord, tandis que le t se conserve, d’où la forme ait. De même, siat devient, selon la latitude, sia, et seit (ou soit). Ici nous