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introduction

Chauve vint assiéger la cité de Vienne[1] : Girart n’y était pas, et la défense paraît avoir été dirigée par sa femme, Berte. Celle-ci toutefois reconnut qu’elle avait peu d’espoir de garder une ville dans laquelle l’ennemi avait su se ménager des intelligences. Aussi fit-elle mander son mari, qui vint rendre la place à Charles. Ensuite, avec la permission du vainqueur, il s’embarqua sur le Rhône, emmenant avec lui sa femme et ses biens meubles[2]. Le lieu où il se retira n’est pas déterminé, nous pouvons supposer, avec M. Longnon[3], que ce fut Avignon, où on sait d’ailleurs qu’il mourut quelques années après sa retraite[4].

Voilà tout ce que l’histoire nous apprend de la vie politique du comte Girart. Nous allons maintenant aborder une autre série de faits qui appartiennent à la vie privée plutôt qu’à la vie politique du comte Girart.

Tous les érudits qui se sont occupés de notre personnage, soit au point de vue de l’histoire, soit au point de

  1. « ... Viennam, in qua Berta uxor Gerardi erat, obsessurus quantocius adiit, nam Gerardus in altero morabatur castello ; in qua obsidione circumjacentes regiones nimis fuere vastatæ. Karolus autem ingeniose inter eos qui in Vienna erant, illam custodientes, dissentionem mittens, magnam partem eorum sibi conciliavit ; quod sentiens Berta, post Gerardum direxit, qui veniens Karolo civitatem dedit, in qua idem rex, vigilia nativitatis Domini intrans, nativitatem Domini celebravit. » Annales de Saint-Bertin, à l’année 870, éd. de la Soc. de l’Hist. de Fr., pp. 219-20.
  2. Ibid., à l’année 871, p. 220.
  3. Voy. Longnon, l. l., pp. 262-3.
  4. Girart mourut certainement avant le 5 mars 879, parce que des lettres pontificales font mention de lui à cette date en ces termes : « Gerardus quondam comes » ; voy. Longnon » l. l., 265, cf. Terrebasse, Gerard de Roussillon, p. xxxiv. Par des déductions ingénieuses, bien que seulement probables, M. Longnon arrive à fixer la mort de Girart au 5 mars 877, l. l., 265-6.