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viii
introduction

rart prévenait l’archevêque Hincmar qu’il userait de représailles ; Hincmar répondait que Girart n’avait rien à craindre de ce côté[1]. Les monastères auxquels il est fait allusion dans la lettre ne peuvent être que ceux de Vezelai et de Pothières fondés, aux termes de la charte de Girart et de Berte, « in honore Domini nostri Jesu Christi, et veneratione beatissimorum apostolorum Petri et Pauli » et placés sous l’autorité directe du souverain pontife[2]. On ne saurait déterminer exactement la date des tentatives de Charles le Chauve sur les monastères fondés par Girart, ou, pour parler plus rigoureusement, la date de la correspondance qui eut lieu, à propos de ces tentatives vraies ou fausses, entre Girart et l’archevêque Hincmar[3]. On peut du moins déterminer approximativement la date de la fondation des deux monastères. Cette date doit être fixée à l’année 863 ou bien peu de temps auparavant. En effet, si la charte de fondation des deux monastères n’est pas datée, nous avons de Girart une longue lettre au pape Nicolas Ier, dont l’objet principal est de mettre sous la dépendance directe du Saint-Siège les deux abbayes. Or, cette lettre est datée de la 23e année du règne de Charles, ce qui peut se rapporter, selon

  1. « De hoc etiam quod scripserat hic comes (Gerardus) se audisse quod rex Karolus monasteria vellet usurpare quæ beato Paulo apostolo idem Gerardus tradiderat, et quod si res ipsius (Gerardi) quæ in hoc regno (la France) conjacerent ab eo (Karolo) forent ablata, ipse (Gerardus), licet invitus, res hujus regni, quæ in illo habebantur regno (le royaume de Provence) præsumeret ; respondet domnus præsul quia, sua voluntate nemores ecclesiæ in suum periculum usurparet... »
  2. Voir le texte de la charte dans d’Achery. Spicilegium, éd. in-fol., II, 499 ; Ven. Guiberti opera, p. 654 ; Quantin, Cartul. de l’Yonne, n° xliii.
  3. M. Longnon fixe cette date par conjecture à 862.