la plaine, et, s’il veut la bataille, je la lui donnerai ! »
133. Les barons du château, quand ils ont entendu que don Fouque est venu, sont arrivés. Et je vous dirai quels ils étaient, si je ne les oublie pas : c’étaient Bernart, Gilbert, Boson, et Elin et Oudin, tout dispos, Artaut, Grimau d’Oitran[1], hommes choisis. Ils ont fait de Landri de Nevers leur guide. Ils furent dix barons de telle puissance que le plus pauvre d’entre eux avait à lui cinq cents chevaliers. Le comte entra en la chambre, se plaça sur un tapis, et leur parla avec décision.
134. « Seigneurs, de tous les partis à prendre, je n’en veux qu’un : c’est que chacun mande [ses hommes] par sa terre, sans rechigner. Charles va fondre sur nous : nous n’avons bois ni vigne qu’il ne coupe, fossé ni motte qu’il ne détruise. » Le premier qui parla ce fut Guillaume d’Autun : « Mande tes amis et tes hommes partout où tu en as. — J’ai envoyé un messager à mon père, à Besalu, qui convoquera tous ceux de Val de Dun, le Bergadan [2], la Cerdagne et Montcardon[3], Purgele[4], et Ribagorza et Barcelone. De ce côté-ci [des Pyrénées], j’ai appelé mon oncle, don Odilon qui tient toute la Provence jusqu’à Toulon[5], Arles, Forcalquier et Embrun, les vallées de la Maurienne et d’Anseün[6]. Trois lundis ne seront pas écoulés que cinq cent mille hommes seront assemblés. Charles de Mont-Laon[7] aura bataille. »
- ↑ Guinans d’Oltran P. (v 1640).
- ↑ Vergedaigne, cf., p. 48, n. 1.
- ↑ Molgradun P. (v. 1656).
- ↑ Cf. p. 48, n. 2.
- ↑ Tonun Oxf., Diiun P. (v. 1659) ; il y a Tolon dans Oxf., § 98, (ci-dessus, p. 48, n. 7).
- ↑ Auceün P. (v. 1661). Ce semble être la forme masculine du nom d’Anseüne sur lequel nous avons divers témoignages, voy. Romania, IV, 191.
- ↑ Laon. Ce surnom, si fréquent dans certaines chansons de geste,