rart) osât se montrer dans le royaume de France, jusqu’à ce que les jeunes gens furent devenus chenus et que Hugues eut tué Boson[1].
212. Comme le père de Hugues était frère de Thierri, Boson et Hugues furent ennemis acharnés. Ils se rencontrèrent en bataille, comme je vous dis, et là où ils se reconnurent, pas un ne recula (?) : ils coururent se frapper avec telle violence que celui qui tomba resta sur le terrain. Ainsi Hugues vengea son oncle comme son ami.
213. Aimon, Aimeri et Andefroi étaient neveux de Thierri : ils avaient été élevés chez lui[2]. C’est lui qui les avait armés et équipés. Il[3] alla crier merci au roi Charles : « Sire, laisse moi mener ta mesnie avec moi. J’aurai demain vengé mon oncle, je crois. » Et Charles lui répond : « J’y consens. » Ce fut une parole funeste.
214. « Un messager m’est venu d’Avalon, [m’annonçant] que ce soir Girart se dirigera du côté de Dijon [et doit passer par Roussillon[4]]. Je mettrai mon embuscade a Clarençon[5]. Que Boson entre à Escarpion, que Seguin s’en aille vers Besançon, que Fouchier s’en retourne vers Montargon [ou que Girart entre à Roussillon], sur le premier de tous[6] que Dieu m’abandonnera, je prendrai la vengeance de mon oncle. » Et Charles répondit : « Je te le permets. » Ce fut la parole qui fit tout le mal.
215. Aimon, Aimeri et Andefroi montent aussitôt avec la mesnie du roi. Ils furent quatre cents, tous français, embus-
- ↑ Cf. § 204.
- ↑ Cf. § 107.
- ↑ L’un des trois neveux de Thierri ; on ne dit pas lequel. P. (vv. 2830-2) a corrigé cette négligence en mettant les verbes au pluriel, ce qui l’entraîne à un changement arbitraire à la rime du v. 2831.
- ↑ Ici et deux lignes plus loin, ce qui est entre [ ] ne se trouve que dans P. (vv. 2837, 2842.)
- ↑ Valanço P. (v. 2838.)
- ↑ Des trois, selon Oxf. et L. qui ne mentionnent ici que Boson, Seguin et Fouchier.