près[1]. Je sais le roi Charles si monté contre vous qu’il n’accepterait pas une convention qu’on lui proposerait. Et pourtant, il serait bon qu’on lui envoyât un preux chevalier, si on en trouvait un, qui sût vous défendre de l’accusation de trahison.
352. « Priez don Begon [de se charger du message], car je ne sais chevalier meilleur ni même aussi bon. Il est du meilleur lignage. Pour vous suivre, il a abandonné son fief au roi Charles. Je le récompenserai en lui donnant Valbrune et vous Dijon. — Que Dieu me maudisse, » dit Begon [à Girart], « si je prends rien de la terre de Fouque ni de la tienne ! Je ferai le message. Toi cependant chevauche derrière moi avec tes barons ; et, si le roi refuse le droit, avant qu’il soit sorti de ta terre, faisons-le lui payer. Si on t’accuse de trahison, je te défendrai, et Fouque aussi, et les autres, mais non pas Fouchier et Boson [et Seguin, le vicomte de Besançon[2]]. Pour ceux-ci, je soutiendrai que tu ne leur as pas donné asile en tour ni en donjon jusqu’à ce que Charles eût permis à Aimon, à son cousin Andefroi et à Hugues de te dresser une embuscade sous Avalon[3]. J’y fus, je le vis et je le blâmai. Personne n’osera monter à cheval pour soutenir contre moi que le roi n’a pas commis cette indignité avant de t’envoyer Pierre. — Cousin, » dit Girart, « c’est bien parlé. » Le conseil fut bref et on y fit peu de discours. Begon monta à cheval, sans autre compagnon que son écuyer, pour porter son écu[4].
- ↑
Qui de loinz garde de près s’esjoïst.
Ce dist li vilains.(Le Roux de Lincy, Livre des proverbes, II, 465 ; cf. p. 388 : Qui de longe providet de prope gaudet).
- ↑ Vers qui n’est que dans P. (v. 4748), Boson et Seguin sont coupables du meurtre de Thierri et de ses fils (voy. §§ 201 et suiv.) ; quant à Fouchier, il a joué un vilain tour à Charles, sans provocation (§ 216).
- ↑ Cf. §§ 213-5. Hugues n’est pas mentionné parmi ceux qui prirent part à cette tentative.
- ↑ On sait que telle était la fonction primitive de l’écuyer, comme du reste l’étymologie l’indique.