Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxvii
iii. — l’ancienne et la nouvelle chanson

Notions historiques. — Les notions historiques et généalogiques sur Girart et sur Berte qui occupent les premières lignes du récit sont données comme tirées des chroniques (§ 3). Girart aurait vécu sous Charlemagne, Louis le Pieux, Charles le Chauve et Louis le Bègue. Je ne saurais dire de quelles annales sont tirées ces notions qui ne se déduisent qu’en partie des documents connus concernant le comte Girart ; je me borne à dire qu’autant que nous pouvons les contrôler, elles sont exactes. Car nous avons vu qu’en 819, cinq ans seulement après la mort de Charlemagne, Girart, le fondateur de Pothières et de Vezelai, était déjà l’époux de Berte. Nous avons vu aussi qu’il vivait encore en 871, mais qu’il n’était plus de ce monde en 879. Rien n’empêche que sa vie se soit prolongée jusqu’au delà du décès de Charles le Chauve, mort en 876. Notre biographe peut avoir eu à sa disposition des documents aujourd’hui perdus, notamment des pièces concernant l’abbaye de Pothières. Ce qu’il dit de la filiation de Girart et de Berte (§ 7) est sujet à discussion. Il n’y a guère de doute que le nom de Drogon, père de Girart, aura été tiré de l’ancienne chanson[1]. Hugues, comte de Sens, père de Berte, peut avoir été pris à la même source[2] : nous ne sommes pas en mesure de le vérifier, puisque l’ancienne chanson ne nous est pas parvenue et que la chanson renouvelée donne à Berte une tout autre origine. Il ne me paraît pas impossible, toutefois, que cette donnée ait été empruntée à la charte de fondation de Pothières et de Ve-

  1. Du moins est-il que dans la chanson renouvelée le père de Girart s’appelle Drogon.
  2. C’est l’opinion qui paraît la plus vraisemblable à M. Longnon p. 272.