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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/87

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état des personnes et civilisation

Constantinople (§§ 4, 5, 6), jusqu’au moment où cette cité est concédée, il n’est pas dit à quel titre[1], au roi de France (§ 35). Dans les dernières pages de la chanson, le pape entreprend de rétablir la paix entre le roi et Girart, et y réussit non sans peine (§§ 617, 633-6). Un évêque, frère bâtard du roi, combat, comme un autre chevalier, dans l’armée royale (§ 398-9). Des religieux accompagnaient les armées pour assister les mourants et faire le service des morts (§§ 344, 360). Les secours qu’on attend d’eux ne sont pas seulement d’ordre spirituel : ils font aussi l’office de médecins (§§ 76, 187). Occasionnellement nous voyons un moine envoyé à Charles dans une circonstance difficile pour lui porter des propositions de paix : Girart a eu garde de charger de son message un chevalier, craignant pour celui-ci la colère du roi (§§ 458-65). Les guerriers semblent n’avoir pour l’état monacal qu’une médiocre considération. Odilon jure que s’il se trouvait un lâche parmi ses fils, il le ferait moine (§ 157).


Bourgeois et vilains. — Il n’est guère question d’autres bourgeois que de ceux de Roussillon. Ils apparaissent sous un jour très différent au commencement et à la fin du poème. Au § 58, nous les voyons chargés par Girart de garder les remparts de Roussillon que Charles tient assiégé. Mais, la nuit venue, chacun des membres de cette garde civique improvisée va se coucher, abandonnant son poste. Un traître en profite pour introduire Charles dans la place. Aux §§ 556-7 et suivants, au contraire, les bourgeois de Roussillon méritent tous les élo-

  1. Probablement comme faisant partie de la dot de celle de ses filles qui épousera le roi, voy. §§ 6, 35.