Page:Meyerson - La déduction relativiste, 1923.djvu/303

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périences — que cette influence de ce qui est expérimental est partout sous-entendue. Nous avons eu du reste l’occasion, au cours de ce travail, d’insister sur cette influence des canstatations expérimentales sur la marche de la science explicative (cf. notamment $ 167). Nous croyons cependant qu’il est utile de préciser encore que le donné de l’expérience, tel que nous l’offre la perception (plus ou moins modifié, le cas échéant, par la théorie régnante), sert de base, de matière première au travail de la raison, et que les principes qui, selon nous, guident ce travail entrent alors en jeu. Car on comprend qu ilsne sauraient manifester leur influence que pour autant que le permet ce donné. Ces roincipes, « en effet, se manifestent comme des tendances : notre raison cherche à les appliquer, à les imposer au bescin au réel : qu’elle pénètre et, en ce faisant, elle violente ce crier ; maïs dans une certaine mesure seulement, car l’opération serait, de toute évidence, impossible si ce réel ne s’y prétait.

C’est là, tout simplement, cet accord — partiel — entre a raison et la nature, à la constatation duquel nous sommes parvenus dans le quatrième chapitre de notre traité De : l’explication (notamment p. 111).

Mais on voit tout de suite pourquoi, de ce chef, les principes directeurs de la raison scientifique deviennent plus malaisés à déméler. Puisqu’ils ne peuvent, en effet, prévaloir, trouver une expression nette et définie dans les conceptions scientifiques régnantes, qu’à un moment de l’évolution où l’observation leur prête son appui et leur permet ainsi de faire-sentir leur influence, cela ne fait-il pas naître la tentation de méconnaître entièrement cette intervention et d’attribuer la naissance de la théorie à l’action