Page:Meyerson - La déduction relativiste, 1923.djvu/304

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du facteur expérimental seul ? On peut dire que le positivisme est, tout entier, fondé sur des méprises de ce genre, étant donné que, pour lui, l’expérience généralisée constitue l’unique contenu légitime de la science. Et c’est bien à la puissante influence exercée par cette doctrine qu’il faut attribuer en grande partie le fait que l’on se refuse, le plus souvent, à reconnatire l’intervention dé l’apriori dans les théories scientifiques, même là où elle est la plus manifeste, que l’on déclare par exemple que la tonservation de la matière est un fait découvert un beau jour par Lavoisier, que la conservation de l’énergie n’est qu’une expérience généralisée et que la conception « scientifique » de l’atome, telle qu’elle est sortie des observations relatives au mouvement brownien, n’a absolument rien de commun avec les « divagations » de . Démocrite et de Lucrèce

Le moyen le meilleur pour des sciences. éviter ces erreurs consiste, nous. l’avons fait ressortir à mainte reprise, mais nous ne nous lasserons point de le répéter, dans l’étude, la plus minutieuse possible, de l’histoire des conceptions scientifiques. C’est en cherchant à connaître. si et dans quelle mesure, avant le moment où elles ont triomphé véritablement, elles ont pu être pressenties, sur