Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 2.djvu/162

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membres de la faculté qui s’étaient opposés à son projet, et, dans cette vue, il ne rougit pas d’altérer l’opinion que cette faculté avait émise sur la bulle Unigenitus, afin de la perdre dans l’esprit du ministre. L’affaire se termina à sa honte, en 1726, et, pour prévenir un semblable abus, il fut décidé que les décrets de la faculté seraient dorénavant signés par plusieurs docteurs, afin que le doyen ne pût rien y changer. L’on devine la haine que, dès-lors, la faculté porta à Andry ; elle s’augmenta encore par les querelles particulières qu’il eut avec plusieurs de ses membres, Hecquet, Lemery, le célèbre J.-L. Petit, et par divers écrits polémiques et injurieux auxquels ces querelles donnèrent lieu. Andry ne fut pas réélu doyen. La composition de quelques libelles contre Geoffroy, son successeur, et contre la faculté, parut d’abord le venger ; elle lui valut même la censure, au prix de laquelle on crut acheter la paix ; mais son triomphe ne fut que de peu de durée ; le cardinal de Fleury connut enfin les excès dans lesquels le dépit et l’orgueil précipitaient un homme qui devait sa réputation plus à l’intrigue qu’au talent ; il cessa de l’écouter, et devint le protecteur et le vengeur de la médecine et de l’université. Andry mourut le 13 mai 1742, âgé de 84 ans, doyen d’âge des professeurs du collège royal. Voici la liste de ses nombreux écrits : I. en 1710, il publia la première édition de son Traité de la génération des vers dans le corps de l’homme, ouvrage qui a été plusieurs fois réimprimé, traduit en plusieurs langues ; Lemery en imprima une critique assez sévère dans le Journal de Trévoux, pour se venger de celle qu’Andry avait faite de son Traité des aliments ; Valisnieri l’attaqua avec moins de ménagement encore ; il valut à notre satirique l’épithète d’Homo vermiculosus, parce qu’il ne voyait partout et dans toutes les maladies que vers. Andry répondit à toutes ces censures, en publiant, sur le même sujet, en 1704, Paris, in-12, ses Éclaircissements sur le livre de la génération des vers dans le corps de l’homme, contenant des remarques nouvelles sur les vers et les maladies vermineuses. II. Remarques de médecine sur différents sujets, principalement sur ce qui regarde la saignée et la purgation, Paris, 1710, in-12 ; III. le Régime du Carême, considéré par rapport à la nature du corps et des aliments, Paris, 1710, in-12 ; Traité des aliments du Carême, Paris, 1713, 2 vol. in-12, puis 5 vol. in-12, parce qu’on y a joint l’ouvrage précédent. Dans ces trois productions, l’auteur a pour but de réfuter toutes les opinions d’Hecquet, et la discussion des faits n’est pour lui qu’un prétexte de faire la guerre ; IV. le Thé de l’Europe, ou les Propriétés de la véronique, Paris, 1712, in-12 ; V. Examen de différents points d’anatomie, de chirurgie, de physique et de médecine, Paris, 1723, in-8o. Ici Andry fait une critique trop amère du fameux Traité de J.-L. Petit, sur les maladies des os, ouvrage qui étonna alors, et à juste titre, la chirurgie européenne, et contre lequel Andry, dans son zèle amer et injuste, réunit des accusations très-souvent fausses, telles que celles qui traitaient de chimérique la rupture du tendon d’Achille. VI. Remarques de chimie touchant la préparation de certains remèdes, Paris, 1735, in-12, écrit polémique encore, et dirigé contre la première édition de la Chimie médicale de Malouin. VII. Cléon à Eudoxe, touchant la prééminence de la méde-