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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 45.djvu/234

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Fatigué d’une lutte si inégale, et ne recevant aucun secours, Teymouraz, qui était allé implorer vainement la protection de la Russie, prit le parti de se retirer auprès de sa sœur et de son beau-frère, Alexandre, roi d’Imireth. Il se flattait d’y finir ses jours en repos, n’ayant plus d’espoir de recouvrer le trone de ses pères. Mais il n’eut pas cette consolation. En 1658, Chah-nawaz-Khan, prince géorgien apostat, son parent, et vice-roi de Géorgie pour le roi de Perse, conquit l’Imireth, et y établit, pour vice-roi, son fils Artchile. Teymouraz ne voulut pas, ou ne put, à cause de son grand âge, se retirer chez les Turks : il fut fait prisonnier et conduit à Teflis, puis envoyé à la cour de Perse, par ordre d’Abbas II. La fatigue du voyage, la vieillesse et les ennuis lui causèrent une maladie dont il mourut, en 1609, dans un palais où le roi de Perse l’avait logé et fait soigner par ses médecins. Son corps fut porté en Géorgie, et inhumé auprès de ses ancêtres. Teymouraz avait eu, de sa seconde femme, plusieurs enfants. La veuve de David, son fils aîné (mort avant son père, en 1650), s’enfuit de l’Imireth, lorsque son beau-père y fut arrêté, et elle emmena en Russie son fils Héraclius qui, dans la suite, monta sur le trône de Géorgie. A—t.

TEYNG. Voy. Ceratin.

THABARI (Abou-Djafar-Mohamed, al). V. Tabari.

THABET (Ben Gorrah, Ben Haroun), philosophe, mathématicien et médecin, que les Européens appellent Tebit, était de la secte des Sabéens, et de la ville d’Harran dans la Mésopotamie : il naquit l’an 221 de l’hég. (835 de J.-C.), et mourut en 288 (900). Abou’Ifaradj rapporte qu’il fît beaucoup de progrès dans la philosophie, qu’il était très-versé dans les langues grecque, syriaque et arabe, et qu’il composa en arabe environ 150 ouvrages sur la dialectique, les mathématiques, l’astrologie et la médecine, et seize en syriaque, entre autres un Traité de musique,

une Chronique des rois de Sjrie, un livre de la Beligion des Sabéens. Voy. Idi Bibliothèque orientale à’ As- semani ; , iv , 817. Ces livres se trou- vent dans les grandes bibliothèques publiques. Thabet se rendit à Bagh- dad , et y fixa sa demeure. Il fut un des astrologues du khalife Motaded , qui l’admit dans sa familiarité, et qui trouvait tant de plaisir dans ses entretiens qu’il passait plus de temps avec lui qu’avec son vézir. La liste de ses livres dans tous les genres , en arabe et en syriaque , peut se voir dans Casiri , tom. i , p. 386 et suiv. Parmi ces ouvrages y on compte beaucoup de traductions qu’il a faites , du grec en arabe , de différents auteurs , entre autres celles des Livres d’Euclide, de quelques OEuvres de Gallien , du Periherme- nias d’Aristote , de VAlmageste de Ptolémée y du traité de la Sphère d’Archimède ^ et des Sections co- niques d Apollonius de Ferge. — Senan ou Sinan , fds de Thabet ^ non moins célèbre que son père , et Sabéen comme lui , fut premier mé- decin du khalife Caher-Billah. Il ré- sista quelque temps à ce prince , qui le sollicitait de se faire musulman , et ne s’y détermina que par la crain- te d’irriter ce monarque cruel. De là lui est venu le surnom à’ Al-Caherj. Mais ne pouvant s’babituer à vivre dans de continuelles appréhensioiis au])rès de ce tyran , il s’enfuit dans le Khoraçan , et ne revint qu’après ,, la déposition de Caher {F. ce nom ) J