Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 56.djvu/158

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était prisonnier dans la même ville, il pénétra jusqu’à lui, et en reçut des pleins-pouvoirs, avec lesquels il se rendit à Lyon, puis dans les Pays-Bas, auprès de Louis XVIII. Il rentra en France avec le roi et fut nommé, en juillet 1815, secrétaire-général du département de la guerre sous le maréchal Gouvion, place qu’il conserva jusqu’à la retraite de ce ministre, au mois de septembre suivant. D’Albignac fut nommé peu après commandant de l’école militaire de Saint-Cyr et promu au grade de lieutenant-général le 25 avril 1821. Il avait fait partie, en 1816, du conseil de guerre qui condamna à mort, par contumace, le général Lallemand jeune (Voy. ce nom au Supp.). En 1822 il quitta la direction de l’école de Saint-Cyr, et se retira du service. Il était atteint déjà de la maladie douloureuse qui, après deux ans de souffrances, termina ses jours, le 31 janvier 1824. Aux titres que nous avons énumérés le comte d’Albignac joignait ceux d’inspecteur-général d’infanterie et de membre de la commission pour organiser la défense du royaume (1818) ; de commandeur de l’ordre de Saint-Louis, et de l’ordre saxon de Saint-Henri F—ll.

ALBIGNAC (le baron d’), maréchal-de-camp, né a Bayeux en 1782, entra au service comme simple cavalier, et arriva par tous les grades à celui d’officier, dans la campagne de 1805. Sa bravoure l’avait déjà fait distinguer par le maréchal Ney, qui se l’attacha comme aide-de-camp. Il fit avec ce général les campagnes d’Espagne de 1808 à 1812, le suivit dans l’expédition de Russie, et partagea, pendant la retraite qui mit fin à cette gigantesque entreprise, les périls et la gloire du maréchal. Il eut les pieds et les mains gelés, et se trouvait au nombre des cent vingt hommes qui, seuls du troisième corps d’armée, repassèrent le Niemen les armes à la main. A l’ouverture de la campagne suivante, il fut nommé colonel du 138e régiment d’infanterie ; il se trouvait avec ce régiment à la bataille de Leipsick et prit part à la mémorable campagne entre la Seine et la Marne. Lorsqu’il vit que tout espoir était perdu pour la cause de Napoléon, il fit sa soumission au roi, et son régiment n’ayant pas été conservé dans la nouvelle organisation de l’armée, il fut promu au grade de maréchal-de-camp. Au mois de mars 1815, le baron d’Albignac fut du nombre des officiers-généraux désignés par le roi pour commander les volontaires qui se réunissaient à Vincennes. Les événements ayant rendu inutile toute résistance en faveur de la cause royale, il se retira dans sa province, où il fut nommé membre de la chambre des représentants. Il se rendit à son poste, ne s’y fit nullement remarquer, et resta dévoué au parti royaliste. Louis XVIII après son retour le nomma président du collège électoral de Bayeux ; mais il ne fut point appelé à la députation. Il a fait depuis partie de différents comités militaires établis par les ministres de la guerre ; en 1820 il fut nommé inspecteur-général d’infanterie ; devint, en 1821, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et fut désigné, en 1823, pour commander une brigade du premier corps de l’armée qui, sous les ordres du duc d’Anpoulême, se rendait en Espagne. Cette brigade, après avoir pris part au siège de Saint-Sébastien, fut dirigée sur les Asturies ; elle défit à Fuente de Tiéras le général espagnol Palarea. D’Albignac contribua