Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 56.djvu/159

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encore à la prise de la Corogne, et, après avoir soumis la Galice, il reçut ordre de conduire sa brigade en Castille ; mais atteint dès-lors d’une maladie inflammatoire, causée par les fatigues de la marche dans un pays montueux, il n’arriva à Madrid que pour y mourir, le 29 octobre 1823. Un mois auparavant il avait été promu au grade de grand-offcier de la Légion-d’Honneur.F—ll.

ALBINI (François-Joseph, baron d’), homme d’état célèbre, naquit en 1748 à Saint-Goar sur le Rhin, où son père (mort en 1796) remplissait les fonctions de directeur de la chancellerie du grand-duché de Hesse. Après avoir étudié le droit à Pont-à-Mousson, Dillingen et Wurzbourg, il exerça pendant deux ans la profession d’avocat au conseil aulique de Vienne, et débuta dans la carrière politique en qualité de conseiller de cour et de gouvernement du prince-évèque de Wurzbourg. En I774, il devint assesseur à la cour impériale (Kammergericht) de Wetzlar ; et en 1787 l’électeur de Mayence, Frédéric-Charles, le nomma référendaire intime de l’empire, ce qui le mit en relation directe avec le gouvernement de Joseph II. Ce prince, qui l’honorait de son amitié, lui confia, en 1789, des missions extraordinaires auprès de plusieurs cours de l’Allemagne, et le mit, plus tard, à la tête des finances de l’Autriche. Après la mort de l’empereur, l’électeur de Mayence choisit le baron d’Albini pour son représentant à l’assemblée électorale de Francfort, et le nomma en même temps chancelier aulique et ministre d’état, fonctions qui centralisèrent dans ses mains toute la haute administration du pays. Albini justifia la confiance de son souverain en déployant un zèle et une activité extraordinaires ; mais tous ses efforts devinrent inutiles devant les progrès de la révolution française. Albini se trouvait à Mayence lorsque cette ville fut assiégée en 1792, et fit partie du conseil qui régla les articles de la capitulation. Après que les Prussiens eurent repris cette place, en 1793, il y organisa les troupes de l’électeur. En 1797, il assista au congrès de Rastadt, en qualité de ministre plénipotentiaire de Frédéric-Charles, et, quelque peu considérable que l’influence de son souverain fût dans cette assemblée, Albini déploya une grande énergie, notamment à l’époque où les troupes autrichiennes abandonnèrent aux Français la place de Mayence, en exécution des articles secrets du traité de Campo-Formio. La note qu’il remit sur cet événement aux plénipotentiaires français (publiée pour la première fois dans le tome V de la collection intitulée Mémoires tirés des papiers d’un homme d’état) fait beaucoup d’honneur à son caractère, et jette un grand jour sur la politique de ce temps-la. En 1799 il conclut pour l’électeur un traité de subsides avec l’Angleterre, et bientôt après il organisa la levée en masse (Landsturm) de Mayence, dont il prit lui-même le commandement. Avec cette milice ramassée à la hâte, et tout-à-fait indisciplinée, il entreprit de nombreuses expéditions, dans lesquelles il montra beaucoup plus d’habileté qu’on n’en pouvait attendre d’un homme étranger à la profession des armes ; il sortit notamment vainqueur d’un combat contre un corps hollandais sous le général Dumonceau, et harcela long-temps et vivement Augereau qui, plus d’une fois, s’est plaint, dans ses rapports au directoire, du mal qu’Albini faisait à ses