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Athènes peu d’années après le décès de Mausole, et à l’âge de 41 ans. Ses concitoyens lui élevèrent une statue sur la place publique de Phasélis[1]. Plutarque, dans la vie d’Alexandre le Grand, rapporte que, pendant le séjour que ce conquérant fit dans cette ville, il alla, après souper, danser autour de cette statue et lui jeter des couronnes. « Il honorait ainsi, d’une manière agréable, la mémoire de ce philosophe et le commerce qu’il avait eu avec lui par l’entremise d’Aristote et de la philosophie » (trad. de Ricard). Théodecte laissa un fils qui fut orateur et poète comme lui. Il avait publié des Commentaires historiques, sept livres de Rhétorique, un Eloge d’Alexandre, roi d’Epire et d’autres livres. Tout cela est perdu. B—l—u.


THÉODISÈLE, Voy. THEUDISÈLE, XLV, 373.

THÉODORE, prêtre de la Grande-Laure ou Rhaithu, monastère de la Palestine, a écrit vers le milieu du viie siècle, un discours dogmatique intitulé : Præparatio et meditatio in ejus gratiam qui discere cupit quomodo facta sit Incarnatio divina, et quæ ab Ecclesiæ alumnis contra eos qui non rectè de eâ senserunt, dicta sint ; latin, Paris, 1556, in-8º, et dans les Bibliothèques des Pères, Paris, 1589-1609-1618 et 1677. gr. lat. ; Genève 1576 et 1580, in-4º gr. lat. avec l’histoire du concile de Nicée, par Gélase Cyzique, Paris, 1599, in-8º, item. gr. lat. dans Auctario bibl. Patr, Paris, 1624, et dans la Bibliothèque des Pères, Paris, 1644 et 1654. Dans cet ouvrage savant, l’auteur réfute les erreurs des Manichéens, de Paul de Samosate, d’Apollinaire, de Théodore de Mopsueste, de Nestorius et d’Eutychès, auxquels il oppose les définitions de l’Eglise. G—y.

THÉODORE, abbé du monastère de Groyland, dans le royaume des Merciens, s’est illustré par un dévouement, qui mérite d’être comparé à celui des anciens Romains. Il gouvernait sa maison depuis soixante-deux ans, lorsqu’en 870 les Normands désolaient et dévastaient l’Angleterre. Théodore, apprenant qu’un de leurs détachements s’approchait, ordonna à trente de ses religieux, qui étaient dans la force de l’âge, de prendre avec eux les reliques de l’Église, les titres du monastère, et d’aller se cacher dans les marais voisins. Gardant avec lui les plus âgés etles enfants que l’on élevait dans le monastère, espérant que le soldat barbare aurait pitié d’eux, il se revêtit de ses habillements sacrés, et les conduisit au chœur, pour chanter l’office, en attendant ce qui pourrait arriver. Il avait célébré une messe solennelle et, après avoir communié, il distribuait le pain eucharistique à ses vieillards et à ses enfants, lorsque les Normands se précipitèrent dans l’église, en poussant des cris de fureur. Un des chefs, s’avançant vers l’autel, fit tomber du premier coup Théodore. Les enfants et les vieillards furent cruellement frappés, pour les forcer de découvrir où étaient cachés les trésors de l’église. Comme ils ne pouvaient rien montrer, ils furent tous mis à mort. Un enfant de dix ans, appelé Tugar,

  1. L’auteur inconnu des Vies des dix Orateurs grecs, insérées dans les OEuvres Morales de Plutarque, dit dans celle d’Isocrate, que ce tombeau de Théodecte était auprès de Cyamite (proches d’Athènes), le long du chemin sacré qui mène à Eleusis, et qu’on y voyait sa statue avec celles des plus fameux poètes. Pausanias parle aussi de ce tombeau dans son Voyage en Grèce.