Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/55

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CLÉ CLÉMENT ( DoM François ), naquit à Bèze , près de Dijon , en i 7 1 4, fit ses preraièies études au collège des jésuites de Dijon , et entra dans la congréj ; ation des béncdictius de St.-Maur dès l’âge de dix-sept ans. Il prononça ses vœux dans l’abbaye de Vendôme, le3i mai 1731. Dès ce moment, D. Cle’raent ne cessa de se livrer à son ardent amour pour Télude ; mais ses travaux affaiblirent tellement sa santé , qu’à l’âge de vingt-cinq ans, il fut oblige’ de les quitter , et il n’en reprit sérieusement le cours qu’au bout de vingt ans. Alors son tcrapéramcnt’était robuste , et ses facultés intellectuelles tellement fortifiées , qu’eu été il dormait deux heures, et passait le reste du jour à son bureau. Appelé par ses supérieurs dans la maison des Blancs-Manteaux de Paris, on l’y chargea d’un travad analogue à ses goûts , de la continuation de XHistoire littéraire de la France. 11 en acheva le onzième volume, et rédigea entièrement le douzième , qui commence à l’an 1 1 4 1 , finit à l’an 1 1G7, et renferme soixantelouze articles, entre autres ceux d’Abailard et de Suger. Les matériaux qui devaient composer le treizième volume étaient en grande partie rassemblés, lorsque sa congrégation le chargea de continuer le Recueil des historiens de France {v. Bouquet ’, abandonné par D. Poiiicr. 11 quitta donc son premier travail, pour ne s’occuper que de celui-ci , et , aidé de D. Brial , il publia le douzième et le treizième volume de cette précieuse collection. Ces deux volumes renferment centquatreyingt-dix-neuf articles, dont chacun est précédé d’une préface analytique et critique. Les recherches qu’avait exigées la publication de ces ouvrages avaient fjmiliarisé D. Clément avec la science des temps , et le rendaient seul «apable de douaer uae nouvelle édi-CLÉ 45 tion de V.4rt de vérifier les dates , ou plutôt un ouvrage nouveau sur cette matière, indiquée par D. Dantinc et effleurée par D. Ciémen^t. ( V. Cle-MENCET et Dartine. ) Cette édition parut en 1770, in fol. , et obtint un plein succts ; mais D. Clément, juge sévère, y reconnut tant d’imperfections, que son plus vif dé>ir fut d’en donner une troisième édition. Il y travailla pendant treize ans sans relâche , et mit enfin au jour le premier volume en 1 783 , le second en 1 784 , le troisième en 1787. Les tables n’ont été publiées qu’en 1 791 ; la table chronologique y est prolongée d’un siècle , ainsi que c<lle des éclipses , calculée par le P. Pingre. La chronologie du Nouveau-Testament ^ entremêlée de l’histoire des juifs , jusqu’à la ruine de Jérusalem , celle de l’rmpire de la Chine, la suile des rois d’Aiménie , etc. , y forment de nouveaux ailicles. Enfiu , cent vingt grands fiefs de France, d’Allemagne , d’Italie , figurent dans cette troisième édition. Il serait aussi présomptueux qu’inutile d’enlnprendre ici l’éloge de cet ouvrage , le plus beau monument d’érudition du dixhuitième siècle. Pour peu qu’on y jette les yeux , rimnginatiou s’effraie de l’idée du temps , des travaux nécessaires pour rassembler, rédiger, coordonner tant de raùtériaux souvent incohérents , et dont on n’a pu former un tout qu’à l’aide d’une rare sagacité et de la plus saine critique. Une classe d’associés libres résidents ayant été créée en 1785, dans l’académie des inscriptions , D. Clément en fut nommé membre. Il faisait déjà partie du comité chargé par le roi de préparer et de publier la collection des diplômes , des chartes et des divers actes relatifs à notre histoire. La révolution vint troubler la paix dont il jouissait dans sa retraite chérie. Au milieu de