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ADA

musica del teatro, ibid., 1755, in-8o. Il y a de l’esprit, de la grâce, de la douceur, dans les poésies d’Adami. On en a traduit plusieurs morceaux dans le Journal étranger. Dans la dissertation sur la musique, il s’attache à maintenir la supériorité de la musique italienne sur la musique française. 5° Une traduction en vers sciolti de l’Essai sur l’homme de Pope, Arezzo, 1756, in-8o, Venise, 1761. M. Lombardi ne parle point d’Adami dans son Histoire de la littérature italienne au 18e siècle ; et l’article qu’on lui a donné dans la Biographie italienne est très-incomplet. W-s.


ADAMNAN (Saint), fut élu, vers l’an 664, abbé du monastère que St. Columban, avait fondé, dans le 6e siècle, à Hy ou Hu, île située sur les côtes, entre l’Irlande et l’Écosse. (Elle est aussi appelée ile de St-Columban ou Kolmhill.) Adamnan vint à la cour d’Afred, roi de Northumbre, afin d’observer les pratiques de l’Église anglicane. Étant de retour dans son monastère, qui suivait la règle de St-Benoit, il représenta à ses religieux que leurs usages étaient contraires à ceux que suivaient l’Église romaine et celle d’Angleterre ; mais il ne fut écouté que par un petit nombre. Il mourut âgé de 80 ans, le 23 septembre 705. Nous avons de lui : 1° Adamanni Scotohiberni, Abbatis celeberrimi, de Situ terræ sanctœ et quorumdam aliorum locorum, ut Alexandriœ et Constantinopoleos, libri tres, ante annos nongentos et amplius conscripti, et nunc primum in lucem prolati, Ingolstadt, 1619, in-4o. Cette édition, publiée par le P. Gretser, étant devenue très-rare[1], et Mabillon, n’ayant pu se la procurer, fit faire des recherches et découvrit la Description d’Adamnan dans deux manuscrits, l’un appartenant à la bibliothèque de Corbie, l’autre à celle du Vatican. Un de ses amis lui ayant fait venir d’Allemagne un exemplaire de l’édition de Gretser, il fit paraitre : Adamnani, abbatis hiiensis, libri tres, de Locis sanctis, ex relatione Arculfi, episcopi galli, dans les Acta sanctor ord. sanct. Benedicti, t. 4, p. 502. Cette Description des lieux saints par Adamnan, très-estimée au moyen âge, a servi de livre classique jusqu’au temps des croisades. Bède nous en a donné l’historique dans son Eccles. Hist. Anglorum, t. 5, p. 16. « Adamnan, dit-il, abbé de Hu, en Hibernie, a écrit sur les lieux saints un livre très-utile. Un évêque des Gaules, appelé Arculfe, ayant été, à son retour de la terre sainte, jeté par la tempête sur les côtes occidentales de la Britannie, fut reçu par Adamnan, auquel il communiqua des détails très-exacts sur les lieux que ce prélat avait visités. Pendant son séjour à Hu, Arculfe mit sa relation par écrit, en y joignant des gravures. Adamnan alla offrir cette Description au roi Alfred, qui, afin de la répandre, en fit faire un grand nombre de copies. » Après cette Description, Bède rapporte ce qui se trouve dans l’ouvrage, dont il a donné un abrégé plus étendu que celui que l’on trouve dans son Histoire ecclésiastique [2]. Il faut lire l’ouvrage même d’Adamnan, quand on veut bien connaître la terre sainte telle qu’elle était vers le milieu du 7e siècle. L’édition de Mabillon est plus complète que celle de Gretser. 2" Sancti Adamnani scoti libri tres, de sancto Columbo scoto, presbytero et confessore, qui circa annum Domitti 565 floruit, Anvers, 1725, dans le Thesaurus Nonum. eccles. Candii., in-fol., t. 1, p. 674. St. Columhan fut le fondateur et le premier abbé du monastère de Hy. St. Adamnan, son historien, fut le 6e de ses successeurs. Mabillon a aussi publié cette vie de St. Columban dans les Act. ord. sanct. Bened. ; 1. L’édition de Canisius est meilleure. G-y.


ADAMOLI (Pierre), né à Lyon, le 5 août 1707, fut garde des ports, ponts et passages de cette ville. Bibliophile et antiquaire éclairé, il passa la plus grande partie de sa vie à former une collection de livres, de manuscrits et de médailles, qu’il légua à l’académie royale des sciences et arts de Lyon. D’après ses intentions, cette bibliothèque devait être ouverte au public une fois par semaine, et la direction n’en pouvait être confiée qu’à un académicien, père de famille, jamais à un moine membre d’une congrégation, ni à un libraire qui viendrait altérer son legs en le mélangeant de livres sans valeur et sans utilité, qu’on nomme bouquins. Lors de la dissolution de l’académie, en 1793, les livres d’Adamoli furent mis sous le scellé, puis transportés à la bibliothèque de la ville. L’académie, ayant été réinstallée, en réclama et en obtint la restitution, en 1825, de sorte que la bibliothèque de cette société se compose actuellement de près de 12,000 volumes de choix. Adamoli avait fondé deux prix, l’un de 300 francs, et l’autre d’une médaille d’argent de la valeur de 25 francs, pour être distribués aux auteurs qui auraient le mieux traité des questions que l’académie était appelée à proposer sur des sujets d’histoire naturelle ou d’agriculture. Le prix fut décerné, en 1776, à MM. Coste et Villemet, pour un mémoire sur la substitution, dans la médecine, des plantes indigènes aux végétaux exotiques. Adamoli mourut à Lyon, le 5 juin 1769. Il est auteur de trois Lettres à M. de Migieu, sur la découverte d’une jambe de cheval en bronze, retirée de la Saône, près de l’église d’Ainsy, en 1766, Lyon, 1766 et 67, in-8o. A. P.


ADAMS (Guillaume), navigateur anglais, était né à Gillingham, dans le comté de Kent. Des l’âge de douze ans il fut envoyé à Limehouse, dans le voisinage de Londres, pour y apprendre la navigation. Il sortit de cette école à vingt ans, et servit comme pilote sur les bâtiments de l’État. Les négociants qui faisaient le commerce de la côte de Barbarie l’employèrent ensuite ; mais Adams, passionné pour les voyages lointains, saisit, en 1598, l’occasion de s’embarquer comme pilote avec le Hollandais Jacques de Mahu, amiral d’une flotte de cinq vaisseaux destinés pour les Moluques ; elle appareilla de l’embouchure de la Meuse, le 27 juin, et, par la mort du comman dant, passa sous les ordres de Simon de Cordes. (Voy. ce nom.) Il ne restait plus que deux vaisseaux à la fin de novembre 1599, époque à laquelle les Hollandais n’étaient encore qu’à l’ile Ste-Marie, sur la côte du Chili. Adams était alors sur le

  1. Il y en a un exemplaire à la bibliothèque royale, sous la lettre O, 1263.
  2. Bède, t. 5, p. 363