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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/19

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AAR

cœur et lui pardonna. Aaron ne fut point compris dans le massacre des rebelles, qui fut exécuté par les enfants de Lévi, armés du glaive exterminateur ; 25,000 des plus coupables périrent dans le jour mime. D’après la loi de Dieu, que Moïse donna ensuite au peuple, Aaron et ses quatre fils, Nadab, Abiu, Eléazar et Ithamar furent appelés à exercer la suprême sacrificature. Moïse les purifia par l’eau sacrée, et revêtit Aaron des habillements de sa dignité, c’est-à-dire d’une robe couleur d’hyacinthe, d’une tunique de lin, de l’éphod, et du rational, ou pectoral, sur lequel étaient gravés les noms des douze tribus d’Israël. L’huile sainte répandue sur la tête d’Aaron, et la mitre dont on le décora, achevèrent la consécration. Sur le devant de la mitre, était une lame d’or où on lisait ces mots : La sainteté est au Seigneur. Le grand prêtre portait aussi sur sa poitrine les emblèmes appelés urim et thummin, par le moyen desquels Dieu avait promis de lui découvrir ses volontés. La dignité à laquelle Aaron venait d’être élevé excita de grandes jalousies ; Coré, qui descendait de Lévi au même degré que lui, et qui jouissait d’une grande considération par son âge et ses richesses, voulut lui disputer la sacrificature suprême mais Dieu l’engloutit dans le sein de la terre avec ses doux complices, Abiron, Dathan et deux cent cinquante autres qui s’étaient soulevés contre Moïse et Aaron et les avaient obligés à se réfugier dans le tabernacle. Dieu allait les venger, en envoyant contre le peuple un feu dévorant, lorsque, l’encensoir à la main, Aaron se plaça entre les morts et les vivants, et obtint la grâce d’Israël. Dieu, pour mieux confirmer le choix qu’il avait fait d’Aaron, opéra de nouveaux prodiges Le grand prêtre fit écrire sur douze verges les noms des tribus : celui d’Aaron était sur celle de la tribu de Lévi ; on les plaça toutes dans le tabernacle et le lendemain on vit que celle d’Aaron s’était couverte de fleurs et de fruits. Le feu du ciel consuma ensuite l’holocauste d’Aaron ; mais deux des enfants de ce pontife, Nadab et Abiu, ayant mis dans l’encensoir du feu étranger, malgré la défense de Dieu, furent aussitôt foudroyés ; et Moïse ne permit point qu’Aaron pleurât ces coupables que le Seigneur avait punis. Les fonctions d’Aaron et de sa famille étaient de garder le sanctuaire, dont ils avaient seuls la permission d’approcher. Eux seuls aussi pouvaient accomplir toutes les cérémonies qui se pratiquaient en deçà du voile placé à l’entrée du lieu saint : il leur était défendu de boire du vin ou toute autre liqueur enivrante quand ils devaient entrer dans le sanctuaire. Toutes les offrandes qui n’étaient point destinées à être brûlées sur l’autel leur appartenaient, mais les mâles seuls de cette famille avaient le droit d’y participer, et ils étaient obligés de s’en nourrir dans l’intérieur du lieu saint. (Voy. Lévi.) La vie d’Aaron n’offre plus rien de remarquable jusqu’à sa mort. Les Israélites, arrivés pour la seconde fois à Cadès, étaient sur le point d’entrer dans la terre promise ; Aaron soupirait comme les autres après cet heureux évènements mais Dieu, pour le punir de ce qu’il avait doute de sa puissance, auprès de ce même rocher où il se trouvait alors, et qu’il lui avait autrefois ordonné de frapper pour en faire jaillir une source d’eau, lui signifia qu’il mourrait sans passer le Jourdain. Aaron, résigné à cette volonté sainte, se transporte sur la montagne de Hor, où Moïse le dépouille des habits pontificaux, dont Eléazar, son fils, est aussitôt revêtu, à la vue de tout le peuple ; et Aaron expire entre les bras de son frère, à l’âge de 123 ans, en ayant passé 40 dans l’exercice du sacerdoce. L’alliance que le Seigneur avait faite avec lui et avec toute sa postérité dans sa personne, à l’exclusion de tout autre, devait durer autant que la nation dont il était le grand prêtre. Les Juifs modernes ont mis le nom d’Aaron dans leur calendrier. Il y eut à Jérusalem quatre-vingt-six grands prêtres depuis Aaron jusqu’à la destruction de temple. Cette dignité était essentiellement à vie ; mais lorsque les Romains se furent rendus maîtres de la Judée, les empereurs en disposèrent a leur gré et la vendirent quelquefois à l’encan. (Voy. Moïse.) D-t.


AARON (Saint), fondateur du premier monastère qut ait été élevé en Bretagne, naquit dans cette province, au commencement du 6e siècle. Il vivait dans l’exercice des vertus chrétiennes, au milieu de sa famille, nouvellement convertie, ainsi que lui, lorsque St. Malo arriva dans le même pays avec l’intention d’y prêcher la foi. Les deux saints réunirent leurs prédications. Peu de temps après, St. Aaron, ayant assemble autour de lui plusieurs néophytes, céda a leurs instances, bâtit un monastère et consentit à être leur père spirituel ; il les gouverna avec autant de sagesse que d’édification jusqu’à sa mort, arrivée en 580. On célébrait sa fête le 22 juin, dans le diocèse de St-Malo, et il y avait, avant la révolution, une paroisse sous son invocation dans celui de St-Brieuc. G-s.


AARON, d’Alexandrie, ou AHRON, prêtre et, médecin célèbre, florissant vers l’an 622. Dans un ouvrage divise en 30 livres, connu sous le nom de Pandectæ, et écrit en langue syriaque, il a faiblement commenté les ouvrages des médecins grecs. C’est par le secours de ces versions syriaques que les Arabes commencèrent à connaître les ouvrages des Grecs. Le premier qui les ait traduits dans la langue arabe est le médecin Maderjawaihus, Syrien et juif, qui, vers l’an 685, donna une interprétation des Pandectes. Aaron est aussi le premier qui ait fait connaître, dans un traité en langue syriaque, la petite vérole, que quelques-uns veulent à tort faire remonter jusqu’aux Grecs ; et dont quelques autres n’assignent l’origine qu’au temps des Arabes. C. et A.


AARON ou HAROUN, surnommé Al-Réchid, le Juste, 5e calife abasside, et l’un des princes les plus célèbres de sa dynastie, naquit à Rey, en 148 de l’hégire (763-6 de J.-C.). Mahdy, son père, confia sa jeunesse aux soins de Yahya le barmécyde, (Voy. Mahdy et Barmécyde.) Dès l’année 779, il débute dans la carrière militaire par une expédition contre les Grecs, à qui il enlève la ville de Samalica, avec un immense butin. Il n’obtint pas moins de gloire dans une seconde expédition qui eut lieu deux ans après. L’impératrice Irène envoya contre lui Nicétas, son général. Le fils du calife, dédaignant de se mesurer