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les passages parallèles qui pouvaient justifier les locutions grecques du Nouveau Testament, et défendre le style des évangélistes et des apôtres, contre les critiques qui le trouvent barbare et plein d’hébraïsmes. Il publia la résultat de ce travail en 1725, sous ce titre : Observationes philologicæ in sacros Novi Fæderis libros, Leyde, in-8o. Cet ouvrage, fruit de la plus vaste lecture, fit le plus grand honneur au jeune théologien. Encouragé par ce succès, et par les éloges qu’il reçut des plus savants hommes de ce temps, Alberti donna, en 1727 : Periculum criticum, in quo loca quœdam cum Veteris ac Novi Fæderis, tum Hesychii et aliorum illustrantur, vindicantur, emendantur, Leyde, in-8o. Dans ce livre, dont le titre annonce suffisamment l’objet, Alberti montra une connaissance peu commune des lexicographes et des grammairiens grecs. Quelques années après, il conçut le projet d’une nouvelle édition du Dictionnaire d’Hésychius. Pour donner à ce travail la plus grande perfection possible, il se livra à d’immenses recherches, et ramassa de toutes parts de nombreux matériaux. Parmi les papiers qui lui furent communiqués par Fabricius, se trouva un Glossaire inédit des mots du Nouveau Testament ; il crut à propos de le publier, en joignant un commentaire et quelques mélanges de critique. Le livre fut imprimeéà Levde, en 1735, in-8o, sous ce titre : Glossarium græcum in sacros Novi Fæderis libros. Accedunt miscellnea critica in Glosses Nomicas, Suidam, Hesychium, et index auctorum ex Photii lexico inedito.. Ce ne fut que dix ans après, en 1746, que parut à Leyde le premier volume in-fol. de l’Hésychius. L’attente des savants ne fut pas trompée, et cette édition sembla répondre en tout à la grande réputation d’Alberti. Il était parvenu au K du second volume, quand il fut attaque de la colique de Poitou, maladie fort commune en Hollande, pendant l’hiver. Pendant trois ans, il fut obligé de renoncer au travail ; enfin, il put reprendre son édition interrompue. Déjà l’impression en était à (mot grec) ; le manuscrit était dispose jusqu’au mot (mot grec) ; lorsqu’il mourut le 13 aout 1762, à l’âge de 65 ans. Le second volume d’Hesychius, complété par les soins de Ruhnkenius, parut à Leyde, en 1766. Il y a de lui, dans les Miscellaneœ Observationes, plusieurs morceaux de critique littéraire sous le nom de Gratianus de Sancto Bavone. Quelques fragments de ses lettres à Fabricius ont été publiés par Reimar dans la vie de ce savant. Il a donné en 1725, dans la 8e partie de la Bibliothèque de Brême, un Essai d’observations critiques sur Hesychius, et c’est par ce morceau qu’il débuta dans la carrière philologique. Il avait eu le projet de donner le Dictionnaire homérique d’Apollonius, publié depuis avec des remarques savantes par de Villoison, Paris, 1773, 2 vol. in-4o ; et. après de Villoison, par Herman Tollius, Levde, 1788. in-8o. B-ss.


ALBERTI de Villanova (François d’), auteur du meilleur dictionnaire français-italien et italien-français que nous ayons, était né à Nice, en 1737 Le succès des trois premières éditions de son dictionnaire l’engagea à le perfectionner dans une quatrième, qu’il donna à Marseille en 1796, 2 vol. in-4o. Son Disinario universale critico enciclopedio della lingua italiana, imprimé à Lucques en 1707, est fort estimé, et peut tenir lieu, à des étrangers, du dictionnaire de la Crusca. Alberti était occupé à en donner une nouvelle édition, lorsqu’il mourut à Lucques, en 1800. L’abbé François Frederighi, son collaborateur resta chargé par lui d’en publier le dernier volume. Cette édition a paru en 1805, Lucques, 6 vol. in-4o. · G-é.


ALBERT (Dominique), célèbre musicien italien, né à Venise, vers la fin du 17e siècle, se fit à Rome une grande réputation comme joueur de clavecin, et inventa une nouvelle manière de toucher cet instrument. Il mit en musique l’Endymion de Métastase, et publia quelques œuvres de sa composition. C. W-r.


ALBERTINELLI (Mariotto de Bagio) était élève de Cosimo Rosselli, en même temps que Baccio della Porta, plus connu sous le nom de Fra Bartolemo ; ils devint amis et travaillèrent ensemble, jusqu’à la retraite de Baccio dans un couvent. Leur manière étais si semblable, qu’on confondait leurs ouvrages : Baccio ayant laissé imparfait son tableau du Jugement Dernier, Albertinelli le termina, et on crut qu’il était de la même main. Il peignit seul plusieurs tableaux d’église, parmi lesquels on cite celui qu’il fit pour la Chartreuse de Florence. Albertinelli était d’un naturel inquiet et inconstant ; il aimait les plaisirs et la bonne chère ; et, dans l’espoir de satisfaire ses goûts avec plus de liberté, il abandonna la peinture pour se faire aubergiste. Il quitta bientôt cet état pour aller dans un couvent près de Viterbe, où il commença un tableau mais, avant qu’il l’eût fini, il lui prit fantaisie de voir Rome. À son retour, il s’abandonna à toute la fougue de ses passions, tomba malade d’épuisement, et expira à Florence, vers l’an 1520, à l’âge de 45 ans. Il fut enterré dans l’église de St-Pierre-Majeur. Albertinelli eut plusieurs élèves, parmi lesquels on distingue particulièrement Guiliano Bugiardini, Francis Bigio et le Visono, tous trois florentins. C-n.


ALBERTINI (Paul Deglia), né à Venise vers l’an 1430, entra, dès l’âge de dix ans, dans l’ordre des servites, et y fit profession à seize ans. Après avoir professé la philosophie, et s’être distingué dans la carrière de la prédication, par ses talents et par son zèle, il fut proposé à l’évêché de Torcello ; mais ce fut un autre qui l’obtint. La république de Venise l’employa dans des missions honorables, et même, assure-t-on, dans une ambassade auprès du sultan des Turcs. Albertinelli mourut dans la force de l’âge, en 1475 ; sa réputation était si grande à Venise, qu’on frappa en son honneur une médaille en bronze, après sa mort. Il laissa, selon le Sansovino, plusieurs ouvrages écrits en latin, tels que : de Notitia Dei ; de condendo christiano Testamento : de Ortu et Progressu sui ordinis, et uneExplication du Dante aussi en latin, ouvrages que le P. Possevin a faussement attribués, dans un Apparat sacré au frère Paul Nicolletti, ermite de St-Augustin. G-é.