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(Voy. F. Berthond Essai sur l’horlogerie, ch. 17.) Ce qu’on trouve de plus curieux dans le livre de D. Alexandre, c’est le catalogue chronologique de tous les ouvrages publiés avant le sien sur le même sujet. Cet estimable religieux a laissé, sur les différentes branches des mathématiques, plusieurs traités qui doivent être conservés à la bibliothèque publique d’Orléans. On en trouve la liste dans l’histoire littéraire de la congrégation de St-Maur, où D. Alexandre a un très-long article, rédigé en partie par son confrère D. Louis Fabre. (Voy. ce nom.) W-s.


ALEXANDRINI DE NEUSTAIN (Jules), né à Trente, dans le 16e siècle, successivement médecin des empereurs Charles-Quint, Ferdinand Ier et Maximilien II. Ce dernier, prince valétudinaire, le combla de bienfaits et de grands honneurs, et lui permit même de les transmettre à ses enfants, quoiqu’ils ne fussent pas légitimes. Alexandrini mourut dans sa patrie, vers 1590, à l’âge de 84 ans. Ses ouvrages, écrits tantôt en vers, tantôt en prose, sont, pour la plupart, des commentaires de Galien. Il a laissé de plus un ouvrage sur l’hygiène : Salubrium, rive de Sanitate turnda libri triginta tres, Coloniæ, 1573, in-fol. ; un autre, sur l’éducation des enfants : Pædotrophia, Tiguri, 1559, in-8o, en vers ; un autre, sur la philosophie de la médecine : de Medicina et Medico Dialogus, Tiguri, 1559, in-8o ; enfin des commentaires sur les livres des Esprits animaux d’Actuarius, et son Methodus medendi, Venise, 1554, in-8o. Dans tous ces écrits, Alexandrini fait preuve d’un bon esprit, et, le premier, il indique le rapport interne qui existe entre les mouvements de l’âme et l’organisation du corps. C. et A-n.


ALEXINUS, né dans l’Élide, fut disciple d’Eubulide, de la secte de Mégare, et l’ennemi de presque tous ceux de ses contemporains qui se distinguaient par leurs talents, tels qu’Aristote, Zénon, Ménédème, Stilpon, et l’historien Éphore ; il se permit même contre Aristote les imputations les plus calomnieuses, et Écrivit un livre de prétendues Conversations entre Alexandre et Philippe, pour déchirer la mémoire de ce philosophe. Plein de vanité, il se retira à Olympie, pour fonder, disait-il, une secte laquelle il voulait donner le nom d’olympique : mais comme cette ville était très-malsaine et presque déserte, excepté à l’époque des jeux, tous ses disciples l’abandonnèrent. En se baignant dans l’Alphée, il fut blessé par la pointe d’un roseau, et en mourut. C-r.


ALEXIS Ier (Comnène), empereur de Constantinople, né en 1048, était le troisième des cinq fils de Jean Comnène, frère de l’empereur Isaac. qui voulut en vain faire passer la couronne qu’il abdiquait sur la tête de ce frère chéri. Jean, effrayé du délabrement de l’empire, refusa le sceptre avec fermeté, et ce ne fut qu’après les règnes de Constantin Ducas, d’Eudocie, de Romain Diogène, de Michel Parapinace et de Nicéphore Botoniate, qu’Alexis ressaisit l’héritage dédaigné par son père, et dont ses talents retardèrent la ruine. Cependant, avant de rendre, comme souverain, quelque gloire à l’empire d’Orient, Alexis le servit en sujet fidèle et en habile guerrier ; sa valeur, sa prudence et sa politique sauvèrent l’État de plusieurs crises dangereuses. Ce fut sous le règne de Michel Panapinace qu’il commença sa carrière militaire, sous les ordres de son frère Isaac, qu’on envoyait contre les Turcs. La défection d’un chef des Francs (c’était ainsi que les Grecs désignaient alors les peuples occidentaux), nommé Oursel ou Rusélius, mit bientôt les deux frères dans le plus grand danger. Isaac tomba entre les mains des Turcs. Alexis, avec une faible escorte, retourna à Constantinople à travers mille périls, pour y chercher la rançon de son frère ; et il la rapportait aux Turcs, lorsqu’il rencontra, à Ancyre, Isaac, déjà remis en liberté ; mais il leur fallut encore courir de grands dangers pour regagner la capitale. La jalousie de l’empereur et des ministres les y retint dans l’inaction. Cependant Oursel devenant tous les jours plus redoutable, et les armées de l’empereur avant essuyé des défaites réitérées, on jeta les yeux sur Alexis, qu’appelait la confiance des troupes. Privé de ressources et de moyens, il employa tour à tour la ruse, la politique et la surprise contre un ennemi habile et aguerri, qu’il parvint enfin à se faire livrer par le tutac, général turc : ce dernier venait de s’allier avec Oursel, et le vendit pour une somme d’argent, qu’Alexis persuada aux habitants d’Amasée de payer. Il ramena son prisonnier à Constantinople, en le traitant avec une générosité et une douceur que l’empereur Michel n’imita point. Le sceptre allait échapper à ce faible prince ; Bryenne, gouverneur de Dyrrachium, avait levé l’étendard de la révolte ; Alexis est envoyé contre lui et repousse ses attaques ; Michel, reconnaissant, accorde au vainqueur la main d’Irène, petite-fille de Jean Ducas. Mais, au même moment, Nicéphore Botoniate, commandant des troupes d’Asie, est proclamé empereur à Nicée ; Constantinople s’agite ; Alexis s’efforce en vain de dissiper par des conseils énergiques les incertitudes et la frayeur de son, prince ; Botoniate marche vers le Bosphore ; Michel se démet de l’empire, et Alexis lui-même fait au nouveau souverain la soumission la plus noble. « Ma fidélité envers votre prédécesseur, lui dit-il, vous répond de celle que je vous jure aujourd’hui, » Le nouvel empereur l’opposa sur-le-champ à Bryenne, qui poursuivait ses projets et s’avançait à grandes journées. Alexis lui livra bataille à Calabrya, en Thrace ; la victoire fut longtemps balancée ; mais enfin Bryenne fut fait prisonnier. Alexis ne fut pas moins heureux contre Basilace, nouveau rebelle qui venait de surprendre Thessalonique. L’année suivante, il étouffa encore la révolte des Patzinaces, peuples habitants des rives du Danube. Tant de services ne firent qu’exciter la haine des vils ministres qui entouraient Botoniate ; on résolut, dans le conseil, la perte de Comnène. Alexis, prévenu de ce qui se passait, et déjà excité par l’impératrice Marie, consulte Pacurien, officier plein d’expérience, qui lui propose de partir sur-le-champ pour l’armée. Alexis, son frère, et quelques amis, sortent le lendemain matin de Constantinople, et se rendent à