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l’immaculée conception ; l’Abécédaire de Marie dont les trois premiers volumes in-fol. ne contiennent que la lettre A, et beaucoup d’autres du même genre, dont on trouve la liste dans N. Antonio (Bibliot. hisp.), Si la mort n’eût mis un terme à la fécondité d’Alva, ce moine eut porté son Abécédaire à 18 vol in-fol., et il eût publié en outre, selon sa promesse, une Bibliothèque de la conception, en 6 vol. ; le Bullarium de son ordre, en 10 vol. ; la Vie de Jésus-Christ dans le ventre de Marie ; l’arsenal des anges, etc. Il mourut dans les Pays-Bas, en 1667. D-g.


ALVARADO (don Pédro d’), l’un des conquérants du Mexique, gouverneur de la province de Guatimala, et chevalier de l’ordre de St-Jacques, naquit à Badajoz. Il accompagna Cortez au Mexique, en 1518, et, jeune encore, partagea la fortune et la gloire de ce conquérant, dont il devint un des principaux officiers. Chargé, en 1520, du commandement de la ville de Mexico et de la garde de Montézuma, tandis que son général marchait contre Narvaez, il rassembla les Mexicains dans une fête publique ; et, excité par l’appât de leurs bijoux et de leur parure, il fondit à l’improviste sur eux avec ses soldats, en fit un grand carnage, et fut cause d’une insurrection générale. Alvarado, assailli par une multitude furieuse, fut délivre par Cortez, qui lui donna le commandement de son arrière-garde, lors de sa retraite du 1er juillet 1520. Alvaro ne dut son salut qu’à sa valeur et à son extrême agilité ; il franchit, à l’aide de sa lance, une ouverture faite à la digue de Tlacapan pour l’arrêter dans sa retraite, et qui depuis porta le nom de Saut d’Alvorade. D’autres Espagnols voulurent suivre son exemple, mais ils tomberont dans le précipice, et y périrent misérablement. Cet exploit fit donner au lieutenant de Cortez le surnom de capitaine du saut. Lorsque Cortez, revenant sur ses pas, entreprit le siége de Mexico, il confia le commandement d’un corps détaché à Alvarado, qui contribua beaucoup à la réduction entière du Mexique. Il soumit lui-même la province de Mistecca, fonda une colonie à Tatulepec, qu’il appela Segura, et subjugua les provinces de Socomesco et de Guatimala. Accusé d’abus de pouvoir devant Charles-Quint, il passa en Espagne pour se justifier, fut renvoyé absous, et nommé au gouvernement de Guuatimula, mais, ennuyé bientôt d’une vie trop uniforme, il sentit se réveiller en lui la passion des grandes entreprises, par tout ce qu’on publiait alors de la découverte du Pérou. Alvarado, feignant de croire que le royaume de Quito n’était point compris dans les limites assignées à Pizarre, prit la résolution de s’en rendre maître. Huit cents volontaire, attirés par sa réputation, se rangèrent tous ses drapeaux. Il s’embarqua avec eux, aborda à Puerto-Vigo, en 1533, marcha droit à Quito, à travers la chaîne des Andes, par une route jusque-là impraticable, éprouvant les fatigues et les privations les plus dures. Aucune expédition dans le nouveau monde n’a été accompagnée de plus de dangers. Arrivé dans la plaine de Riobamba, Alvarado trouva Almagro, détaché par Pizarre, avec un corps de troupes espagnoles, pour le repousser. Au moment d’en venir aux mains, les deux partis ouvrirent des négociations, et Alvarado consentit à abandonner son entreprise, moyennant 100,000 piastres que Pizarre lui fit payer. Il seconda ensuite ce capitaine dans la conquête du Pérou, et retourna dans son gouvernement. Mais, toujours dévoré de l’amour des découvertes, il s’embarqua pour la Californie, parcourut plus de trois cents lieues d’un pays inconnu, et revint au Mexique. Il marcha peu de temps après contre les indiens de Xalisco, qui s’étaient révoltés ; et atteint, dans la poursuite de l’ennemi, par une pierre énorme détachée d’un rocher, il mourut, en 1541, des suites de cet accident, avec la réputation d’un des plus actifs et des plus intrépides conquérants du nouveau monde. B-p.


ALVARADO (Alphonse d’), capitaine général du Pérou, né à Burgos, accompagne Pizarre dans la conquête du Pérou, et fut chargé, en 1533, de la réduction des Indiens Chachapugas. Rappelé à Lima, en 1537, lors du soulèvement des Péruviens, il dégagea cette ville déjà investie, marcha au secours des frères de Pizarre, assiégés dans Cuzco, défit plusieurs corps d’Indiens, et tout à coup se vit arrêté, sur les bords de l’Apurimac, par les troupes d’Almagro, qui venait de se déclarer contre Pizarre. Alvarado n’osa pas attaquer ses compatriotes, sans avoir reçu de nouveaux ordres de Pizarre. Pendant qu’il flottait ainsi dans l’indécision, ses soldats, ayant été gagnés, le livrèrent à Almagro, qui le fit mettre aux fers. S’étant ensuite évadé, et ayant rejoint Pizarre, il devint son général d’infanterie, et contribua, le 15 avril 1538, au gain de la bataille des Salines, où Almagro fut vaincu. Après l’assassinat de Pizarre, Alvarado passa sous les drapeaux du juge royal Vaca de Castro, et eut le commandement de la droite des royalistes, à la bataille de Chupas, gagnée, en 1542, sur le jeune Almagro. Fidèle au parti du roi, il s’attacha, en 1546, au président la Gasca, envoyé au Pérou par Charles V, fut nommée mestre de camp général, et chargé, après la dispersion du parti des Pizarre, de poursuivre et de punir ceux des rebelles qui avaient pris la fuite. De nouveaux troubles ayant éclaté, en 1551, dans les provinces de la Plata et du Potosi, Alvarado y fut envoyé, par l’audience royale, en qualité de capitaine général ; il déploya tant de rigueur et de cruauté, que les mécontents, dans la crainte des supplices, se soulevèrent et se donnèrent Hernandez Girou pour chef. Alvarado marcha contre Girou en 1553, lui livra une bataille à Chunquinca, la perdit, et mourut de maladie et de chagrin peu de temps après. B-p.


ALVARE PÉLAGE, (don Alva-François-Paez), célèbre écrivain du 14e siècle, était originaire d’Espagne. Il étudia le droit canon à Bologne, et entra dans l’ordre des frères mineurs, où il fut le disciple de Scot et le confrère de Guillaume Ockam, de François Mairon, d’Augustin Trionfe et de Raimond Lulle. On prétend que don Pédro, régent du Portugal, lui confia l’éducation de ses enfants. Quoi