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lumières, mais qui porta dans l’administration de la justice une excessive sévérité. Il fut un des commissaires nommés pour faire le procès à la reine d’Écosse, et l’un des juges qui condamnèrent Davison, secrétaire d’Élisabeth, accusé d’avoir fait hâter, sans autorité, l’exécution de la reine Marie. Ce procès présente quelques circonstances remarquables, qui font connaître l’influence que le pouvoir exerçait sur l’administration de la justice. Élisabeth voulait affaiblir l’impression de pitié que produisait généralement sur le peuple la condamnation de l’infortunée Marie, et cherchait même à faire croire qu’elle n’était pas éloignée de lui accorder sa grâce. Davison, homme vil et corrompu, n’avait fait vraisemblablement que se conformer aux intentions de sa maîtresse, en envoyant l’ordre d’exécuter la sentence ; il fut cependant mis en jugement pour avoir donné cet ordre, « contre le commandement de la reine, ce sans sa participation. » Dans l’instruction du procès, l’un des juges exalta beaucoup la clémence d’Élisabeth, et blâma fortement Davison d’en avoir arrêté les effets par son imprudente précipitation ; celui-ci se défendit, en disant qu’il avait fait une chose juste, quoique d’une manière qui ne l’était pas Justum sed non juste. Cette distinction, très-propre à faire condamner un innocent ou absoudre un coupable, suivant l’occasion, fut admise par le tribunal. Davison fut condamné à payer une amende de 10,000 livres sterling, et à être emprisonné tant qu’il plairait à la reine. On conçoit que la détention ne fut pas longue, et que l’amende ne tomba pas à sa charge. Anderson déploya un zèle actif contre toutes les sectes séparées de l’Église anglicane, et surtout contre les brownistes, envers lesquels il fut quelquefois injuste. Ses ouvrages sont : 1° Jugements rendus sous le règne de la reine Élisabeth, par la cour de Common-Rench, Londres, 1644, in-fol. ; 2° Décisions et Jugements des tribunaux de Westminster, rendus dans les dernières années du règne d’Élisabeth, Londres, 1653, in-4o. il mourut en 1605. S-d.


ANDERSON (Alexandre), né à Aberdeen, en Écosse, professait les mathématiques à Paris au commencement du 17e siècle. il était, à ce qu’il parait, ami ou disciple de Viette, dont il publia quelques ouvrages posthumes. Il possédait fort bien, dit Montucla, l’analyse ancienne, dont il donna un essai dans son Supplentum apollonii rediviri, 1612. in-4o, où il supplée, en effet, ce que Ghetaldi avait laissé d’incomplet dans son ouvrage. A. B-t.


ANDERSON (Robert), simple fabricant d’étoffes de soie à Londres, au milieu du 17e siècle publia, en anglais, deux ouvrages de géométrie, plus qu’élémentaires, dit Montucla : 1° Propositions stéréométriques, applicables à divers objets, mais spécialement destinées au jaugeage, 1668, in-8o ; 2° Le Jaugeage perfectionné, pour servir de supplément aux Proposition stéréométriques, 1669, in-8o. A. B-t.


ANDERSON (Jean), médecin anglais, né vers l’année 1726, membre des sociétés royales de Londres et d’Édimbourg, a occupé pendant quarante et un ans la chaire de professeur de philosophie naturelle à l’université de Glascow. Il est auteur de plusieurs ouvrages utiles, parmi lesquels on distingue ses Institutions de médecine, dont cinq éditions ont été publiées de son vivant. Il mourut en 1796, âgé de 70 ans. X-n.


ANDERSON (George), né à Tundern, dans le duché de Scleswig, au commencement du 17e siècle. Il n’avait point fait d’études, mais ses dispositions naturelles et une mémoire prodigieuse lui firent acquérir un savoir étonnant. Il voyagea en Orient, depuis l’an 1644 jusqu’à l’an 1650, parcourut d’abord l’Arabie, la Perse, l’Inde, la Chine, le Japon, et revint par la Tartarie, la Perse septentrionale, la Mésopotamie, la Syrie et la Palestine. À son retour, il entra au service. du duc de Holstein-Gottorp, qui, n’ayant pu l’engager à écrire une relation de ses voyages, le faisait venir chaque jour dans son cabinet, et s’en entretenait une heure avec lui, tandis qu’Adam Oléarius, caché derrière une tapisserie, écrivait à la hâte ce que disait Anderson. Le duc obtint enfin du voyageur qu’il rédigeât lui-même cette relation, et elle fut publiée à Scleswig, en 1669, par Olèarius, sous ce titre : Relation des voyages en Orient de George Anderson et de Volg. Iversens, in-fol. (en allemand). G-t.


ANDERSON (Jean), jurisconsulte, né à Hambourg le 14 mars 1674. Après avoir fait ses études à Leipsick, à Halle et à Leyde, il fut fait, en 1702, secrétairerie conseil de Hambourg ; syndic en 1708, et bourgmestre en 1723. Il remplit plusieurs missions pour les affaires de sa ville natale, où il mourut, le 3 mai 1743. Ses principaux écrits sont : 1° des Renseignements sur l’Islande, le Groenland et le détroit de Davis (en allemand), imprimés après sa mort, en, 1746, et précédés d’une notice sur sa vie ; la traduction française, par Sellius, parut sous le titre d’Histoire naturelle de l’Islande, etc., 1754, 2 vol. in-12 ; 2° Glossasrium teutonicum et alemanicum ; 3° des Observations philologiques et philologiques et physiques sur la Bible (en allemand). Il a laissé en manuscrit : Observationes juris germanici, ad ductum elementorum juris germanici Heineccii. G-t.


ANDERSON (Adam), écrivain écossais, qui vivait dans le 18e siècle. Il fut premier commis d’un bureau de finances, et occupa plusieurs autres places à Londres. On a de lui un savant ouvrage sur l’histoire du commerce, intitulé : Historical and chronological Deduction of trade and commerce. La première édition parut en 1762. Il y en a eu plusieurs autres ; la dernière est de 1801, en 4 vol. in-4o, très-bien exécutée. L’auteur est mort en 1775. X-n.


ANDERSON (Jacques), agriculteur anglais, né en 1739, à Hermiston, près Édimbourg, d’une famille qui cultiva pendant plusieurs générations le même fonds de terre. Ses amis voulurent le détourner de faire de longues études, pour succéder a ses parents, qu’il venait de perdre très-jeune ; mais, après avoir lu l’Essai sur l’Agriculture de Hume sans avoir pu le comprendre, à cause de son ignorance dans la chimie, il se détermina à suivre le cours de Cullen ; et bientôt il s’établit entre le maître et l’élève une intimité qui ne cessa qu’a la mort du professeur. Les conseils d’un tel maître lui furent