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utiles, non-seulement pour la chimie, mais pour plusieurs autres ; l’étude ne lui fit pas négliger les soins de la ferme qu’il dirigeait, des l’âge de quinze ans, secondé par quatre sœurs aînées. Il trouvait même encore le temps d’écrire sur l’agriculture. L’université d’Aberdeen lui envoya, sans qu’il les eût sollicités, les diplômes de maître ès-arts et de docteur en droit, En 1783, Anderson se rapprocha d’Édimbourg, pour suivre l’éducation de ses fils. La même année, l’Écosse lui eut l’obligation d’avoir employé tous les moyens imaginables pour diminuer la disette ; l’Angleterre lui doit ainsi l’amélioration des pêches qui se font au nord de l’Écosse. En 1797, Anderson vint habiter les environs de Londres, où il lia un commerce étroit avec les savants de cette ville, et devint membre de la société royale ; mais, en 1802, il se retira dans la solitude, ne s’occupant plus que du jardinage. Il termina sa carrière en 1808, âgé de 69 ans. Ses principaux ouvrages, en anglais, sont : 1o Essais sur les plantations, 1771, in-8o, imprimés d’abord dans le Weekly Magazine d’Édimbourg ; 2o Essais sur l’agriculture, 1777, 3 vol. in-8o, où l’on trouve une méthode de dessécher les terrains marécageux, réimprimée en 1797 ; 3o Observations sur les moyens d’exciter l’industrie nationale, Édimbourg, 1777, in-4o ; 4o Relation de l’état actuel des Hébrides et de la côte occidentale de l’Écosse, Édimbourg, 1785, in-8o ; 5o Recherches sur les troupeaux et l’amélioration des laines, publiées à la suite d’un ouvrage du professeur Pallas, sur les races de brebis de la Russie, in-8o, et analysées dans la Bibliothèque britannique de Genève ; 6o l’Abeille, journal hebdomadaire estimé, dont Anderson est le fondateur, et dans lequel il signait ordinairement Senex, Timothy Hairbrain, Alcibiades, Édimbourg, 1788 et suivantes, 18 vol. in-8o ; 7o Récréations…, journal consacré principalement à l’agriculture et à l’histoire naturelle, 1799 et suivantes, 6 vol. in-8o ; 8o Correspondance avec le général Washington, suivie bientôt après des Recherches sur la rareté des grains ; 9o l’Encyclopédie britannique, 1775, contient, entre autres, un article sur les vents appelée moussons, dans lequel Anderson prédit, avant le retour de Cook, le résultat d’une des découvertes de ce navigateur au sud. Le Weekly Magazine d’Édimbourg et le Monthly Review sont enrichis d’un grand nombre de ses articles signés Agricola, Timoléon, Gemanicus, Cimon, Scoto-Britannus, E. Aberdeen, Henry Plain, Impartal, A. Scot. Les Mémoires de la société de Bath contiennent aussi plusieurs mémoires d’Anderson sur l’économie rurale. B-r. j.


ANDERSON (Walter), écrivain écossais, fut pendant cinquante ans ministre à Chirnside, où il mourut en 1800, ns un âge très-avancé. On a de lui une Vie de Crésus, in-12 ; une Histoire de France, en 3 vol. in-4o,’publiés successivement de 1769 à 1783, et qui, s’arrêtant à la paix générale de Munster, va encore beaucoup trop loin ; car ce n’est qu’une compilation sans critique et sans style. On fait un peu plus de cas de troisième ouvrage : la Philosophie de l’ancienne Grèce étudiée dans son origine et ses progrès, 1 vol. in-4o. On y trouve au moins beaucoup d’érudition, de l’exactitude et de la clarté : mais ce livre eut le désavantage de paraître en même temps qu’un excellent, abrégé qu’a donné Enfield de l’Histoire de la philosophie de Brucker, ce qui a nui à son succès. L.


ANDERTON (Jacques), habile controversiste. anglais, natif de Lostock, dans la province de Lancastre, a vécu à la fin du 16e et au commencement du 17e siècle. Il était simple laïque, et possédait une fortune considérable en fonds de terre. Pour se mettre à l’abri des lois pénales de son pays contre les catholiques, il se déguisa, dans tous ses ouvrages. sous le nom de Jean Brereley. Le principal, celui, qui lit le plus de sensation, est intitulé : Apologie des Protestants pour la religion romaine, 1604, in-4o. Le but en est de prouver la vérité de la religion catholique, par le témoignage même des auteurs protestants, dont il rapporte les passages avec la plus scrupuleuse exactitude. Cet ouvrage fut regardé, par ses propres antagonistes, comme un chef-d’œuvre d’érudition, de raisonnement, et de précision, écrit avec une politesse et sur un ton de modération qui n’avaient pas encore eu d’exemple dans ces sortes de controverses. Banckroft, archevêque de Cantorbéry, alarme de l’effet qu’il fit dans le public, chargea le savant docteur Morton, chapelain du roi, depuis évêque de Durham, d’y répondre. C’est ce que celui-ci fit par son Appel au Catholiques, pour les Protestants, 1606 ; mais, au lieu de discuter les faits et les passages rapportés par Anderton, il chercha à user de récrimination contre les catholiques en voulant s’autoriser de leurs écrivains en faveur de la religion protestante. Malheureusement les auteurs dont il invoquait les témoignages se trouvaient être des gens décries pour la singularité de leurs opinions, ou démentis par ceux de leur communion, ou, enfin, les passages allégués ne roulaient que sur des choses peu importantes. D’autres controversistes se mirent sur les rangs, et ne furent pas plus heureux. Anderton leur répondit d’une manière péremptoire, dans les notes mises à la seconde édition de son livre, en 1608 : c’est sur cette seconde édition que fut faite la traduction latine, par Guillaume, Reyner, docteur de Paris, 1615. Anderton a donné plusieurs autres ouvrages estimés, du même genre, dont les principaux sont : une Explication de la Liturgie de la Messe, sur le sacrifice et la présence réelle, en latin, cologne, 1620, in-4o, et la Religion de St. Augustin, 1620, in-8o, où il applique la méthode du saint docteur dans les controverses, à celles qui existent entre les catholiques et les protestants. — Laurence Anderton, de la même province, et peut-être de la même famille, après avoir embrassé la religion catholique, se distingua chez les jésuites par ses talents pour la prédication et pour la controverse. On a de lui : la Progéniture des Catholiques et des Protestants, Rouen, 1632, in-4o ; la Triple Corde, St·Omer, 1634, in-4o. T-d.


ANDIER, graveur. Voyez DESROCHES.


ANDJOU (le nabab Fakhr, ed-dyn Haçan Djémal, ed-dyn Hocéin), auteur de la préface du