Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/664

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
648
AND

du Ferhang djihanguyry, et l’un des principaux collaborateurs de ce célèbre dictionnaire persan, commencé par ordre du Grand Mogol Akbar, pendant son séjour au Cachemire, et terminé sous le règne de son fils Djihanguyr. Cette dernière circonstance valut, à ce monarque, l’honneur d’avoir donné son nom à un ouvrage de la plus haute importance, parfaitement exécuté, et qui doit être réellement placé au nombre des plus beaux monuments littéraires. Dans la préface, qui est à la fois bien faite et extrêmement curieuse, Andjou rend compte du travail qu’exigea la composition de ce dictionnaire. Il donne les titres de quarante-quatre autres qui furent mis à contribution, sans parler des ouvrages anonymes, des nombreux commentaires persans du Coran, des annales et des histoires, du livre Zend et du Pazend, d’un grand nombre de traités particuliers dont la nomenclature serait trop longue pour trouver place ici ; sans oublier les poèmes et recueils de poésies dont les auteurs ont écrit en style figuré. « Enfin, ajoute Andjou, j’ai pris beaucoup de peines et lu beaucoup de livres arabes et pehlvy. » Le dictionnaire est divisé en 24 chapitres, conformément aux lettres de l’ancien alphabet persan, avec une préface et douze traités généraux (ayin) sur l’écriture persane et sur la grammaire de cette langue ; un glossaire des mots particuliers au livre du Zend, et un recueil de mots composés, forment ce que les Arabes et les Persans nomment le complément (khatimeh). Cette partie manque dans la plupart des copies du Ferhang Djihanguyry, qui fut terminé l’an 1017 de l’hégire (1608-9 de J.-C.), comme le principal rédacteur l’a indiqué dans cet hémistiche : Voici le dictionnaire de Nour ed-dyn Djihanguyr. Le total de la valeur numérique des lettres qui composent cet hémistiche, est 1017, nombre correspondant à l’année de l’hégire où l’ouvrage fut terminé. L’impression de ce dictionnaire, avec de courtes notes, serait un important service rendu aux orientalistes d’Europe. La Bibliothèque impériale possède deux exemplaires du Ferhang Djihdnguyry, d’une écriture passable, mais on ne trouve, dans aucun des deux, le complément dont j’ai parlé. L-s.


ANDLO (Pierre d’), jurisconsulte et professeur à Bâle, fut recteur de l’université en 1471. La bibliothèque de Bâle conserve quelques-uns de ses manuscrits, et l’ouvrage qu’il a écrit en 1460, sous le titre : de Imperio romane, regis et Augustu creatione, inauguratione, administratione et officio, juribus, ritibus et cerimonis electorum aliisque imperii partibus, a été imprimé à Strasbourg, en 1603 et en 1612, in-4o. On a aussi de lui, en allemand, une chronique, depuis la création du monde jusqu’à l’an 1400. U-i.


ANDOCIDE, fils de Léogoras, né à Athènes, l’an 468 avant J.-C., était d’une des principales familles de cette ville, et descendait, disait-on, de Mercure. Léogoras, son bisaïeul, commanda, avec Chabrias, les troupes que les Athéniens envoyérent contre Pisistrate. Andocide se mêla de bonne heure des affaires publiques, et fut l’un de ceux qui négocièrent, vers l’an 445 avant J.-C., avec les Lacédémoniens, la paix de trente ans qui précéda la guerre du Pélopon-se. Quelque temps après, eut, conjointement avec Glaucon, le commandement de vingt vaisseaux, que les Athéniens envoyaient au secours des Corcyréens contre les Corinthiens. Ses liaisons avec Alcibiade et d’autres jeunes gens le firent accuser d’avoir contribué à la mutilation des Hermès ; il se tira d’affaire en accusant plusieurs personnes, du nombre desquelles était Léogoras son père, qu’il parvint cependant à sauver. Dégoûté des affaires publiques, il se livra au commerce, et alla dans l’île de Chypre auprès d’Evagoras, roi de Salamine. On l’accusa de lui avoir livré la fille d’Aristide, qu’il avait enlevée à Athènes. Il revint dans cette ville pendant la tyrannie des quatre cents, qui le mirent en prison ; mais il ne fut pas condamné. Exilé par les trente tyrans, il se retira dans l’Élide, et retourna à Athènes, lorsque le peuple eut repris le dessus : on renouvela contre lui l’accusation d’impiété, mais il parvint encore à échapper à la condamnation. Il fit un second voyage dans l’ile de Chypre, d’où il fit venir des blés pour les Athéniens. Le reste de sa vie nous est inconnu. Nous avons quatre discours qui lui sont attribués. Le premier, sur les mystères et le second, au sujet de son retour, sont bien certainement de lui : mais il n’en est pas de même des deux autres. Le troisième fut composé pour décider les Athéniens à ratifier la paix négociée avec les Lacedémoniens par Antalcidas, l’an 387 avant J.-C., mais Andocide avait alors quatre-vingt-un ans, âge auquel on ne se mêle guère des affaires publiques. Comme il est question dans ce discours d’une paix négociée par Andocide, grand-père de l’orateur, l’an 445 avant J.-C., on peut conjecturer qu’il est d’un troisième Andocide, petit-fils de celui dont nous parlons. Ouant au quatrième discours, contre Alcibiade, au sujet de l’ostracisme, il est évident, comme l’avait déjà observé Taylor, que ce discours n’est pas d’Andocide. On peut voir ce que j’ai dit à ce sujet dans mes notes sur Plutarque, de la traduction d’Amyot, t. 5, p. 456 et suivantes. Les discours d’Andocide se trouvent dans les Oratores græci veteres, Henri Estienne, 1575, in-fol., et dans ceux de Reiske. L’abbé Auger les a traduits en français dans le recueil intitulé : les Orateurs athéniens, Paris, 1792, in-8o. La simplicité est le principal caractère de l’éloquence d’Andocide : il n’a pas de grands mouvements oratoires, mais il plait, par cela même qu’il montre moins de prétentions. C-r.


ANDOQUE (Pierre), et non ANDROQUE, comme on l’a dit, conseiller au présidial de Béziers, mort en 1664, a laissé : 1o Histoire du Languedoc, avec l’état des provinces voisines, Béziers, 1623, 1648, in-fol. Telles sont les deux dates que donne à cet ouvrage la seconde édition de la Bibliothèque historique du P. Lelong. Nous n’avons vu que l’édition de 1648 ; on croit qu’il n’en existe pas de 1623. Cette histoire va jusqu’en 1610. 2o Catalogue des évêques de Béziers, 1650, in-4o. Ce catalogue va jusqu’en 1650, W-s.


ANDRADA (Antoine), né vers l’année 1580, entra fort jeune dans la compagnie de Jésus, et se