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sans maître. Un excès de travail le conduisit au tombeau, le 18 juin 1799. G-t.


ANDRÉ (Charles), perruquier à Paris en 1756, était né à Langres en 1722. Un gentilhomme, nommé de Lasalle Dampierre, l’un des régisseurs de l’impôt sur les cartes, dont André était le perruquier, lui persuada de devenir auteur tragique. André goûta cet avis, et, bientôt après, parurent successivement trois éditions du Tremblement de terre de Lisbonne, tragédie en cinq actes et en vers, par M. André, perruquier, privilégié, demeurant à Paris, rue de la Tannerie, près la Grève ; imprimé à Amsterdam (Paris), et se vend chez l’auteur, M. DCC. LVI, in-8o. La première édition, dont le titre est en grosses lettres romaines, porte la fausse date de 1735. On y voit, pour cul-de-lampe, une grosse perruque, dans l’intérieur de laquelle est une tête a perruque. M. Dampierre était le principal auteur de cette facétie, quoiqu’elle parut sous le nom d’André, qui prit la chose au sérieux, et dédia la pièce à l’illustre et célèbre poëte, M. de Voltaire, qu’il appelle monsieur et cher confrère. Cette farce n’avait jamais été représentée, et était oubliée, lorsqu’en 1805, à l’occasion d’un mélodrame donne au théâtre de la Porte-St-Martin, on fit jouer sur un petit théâtre des boulevards et réimprimer le Tremblement de terre de Lisbonne ; et on en donna quatre-vingts représentations, qui furent toujours très-suivies. Si André eût vécu, il eut encore été la dupe de cet empressement du public, qui, lui-même, était la dupe de Dampierre. Quelques personnes attribuent aussi cette pièce à M. Paris de Maizieux. A. B-t.


ANDRÉ BARDON. Voyez Dandré.


ANDRÉ de St-Nicolas, religieux carme, né à Remiremont, en Lorraine, vers 1650, mort à Besançon en 1713, a publié : 1° de Lapide sepulchrali, antiquis Burgundo Sequanorum comitibus, Vesuntione, in S. Joannis Evangelistæ basilira, recens posita, Besançon, 1693, in-12. C’est la critique d’une inscription récemment placée sur le tombeau des anciens comtes de Bourgogne, qu’on voyait dans l’église cathédrale de Besançon. 2° Lettre en forme de dissertation sur la prétendue découverte de la ville d’Antre en Franche-Comté ; Dijon, Micard, 1698. in-12. Le P. Dunod, jésuite, venait d’annoncer qu’il avait découvert la véritable position de l’ancienne ville d’Avenches (Aventicum), et il la plaçait près du lac d’Antre, aux environs de Moirans. Cette opinion insoutenable avait cependant trouvé des partisans. Le P. André la combattit, avec autant de chaleur que de raison ; mais, comme on le pense bien, il ne put parvenir a convaincre son adversaire. Le P. André a laissé plusieurs ouvrages manuscrits, concernant l’histoire ecclésiastique de Besançon ; les plus importants sont : Sequanorum, Christiani, seu Christiana Sequanorum Decas historica ; un pouillé des. bénéfices du diocèse, qu’il a intitulé : Polypticon Vesuntino-Sequanicum ; et enfin Veteres Sequanorum reguli. Ces manuscrits sont conservés dans la bibliothèque publique de Besançon. Le P. Lelong attribue au même auteur une Histoire généalogique de la maison royale de Bourbon, ancienne et moderne. Le P. André a copéré à l’Histoire de l’Église St-Étienne de Dijon, par l’abbé Fyot. Il a travaillé aussi à l’Histoire de l’abbaye de Cluny. W-s.


ANDRÉ (John), adjudant général dans l’armée anglaise, à l’époque de la guerre d’Amérique, fut victime de la perfidie du général Arnold, qui, feignant de trahir les Américains, avait demandé à ouvrir une correspondance secrète avec les Anglais. Le général en chef Clinton chargea André de suivre cette correspondance ; et, lorsque toutes les mesures furent prises pour l’exécution du projet d’Arnold, André vint le trouver à West-Point, pour prendre avec lui les derniers arrangements ; mais, à son retour, il fut arrêté par trois soldats de milice, au moment où il se croyait hors des postes de l’armée américaine. On trouva sur lui le plan du fort de West-Point, avec des notes de la main d’Arnold sur l’état de la garnison et des fortifications de ce poste important, et sur les moyens de l’attaquer. Traduit aussitôt devant une commission militaire, André fut condamné à mort, comme espion, et exécuté le 2 octobre 1780. Un esprit fin, une imagination brillante, une élocution facile, un goût décide pour les beaux-arts, les formes les plus séduisantes, tout se réunissait pour rendre intéressant ce malheureux jeune homme. Après son arrêt de mort, il s’occupa moins de lui que de sa famille et du général Clinton, qu’il aimait tendrement. Le colonel Hamilton, aide de camp de Washington, le consola dans ses derniers moments. Il mourut avec le plus grand courage. Les spectateurs fondaient en larmes, et cette catastrophe ne fit pas moins détester Arnold par les Anglais que par les Américains. B-a.


ANDRÉ DEL CASTAGNO. Voyez Castagno.


ANDRÉ VANNUCCHI, dit André del Sarto, Voyez Vannucchi.


ANDRÉ (le Père Chrysologue). Voyez Chrysologue.


ANDRÉ (le maréchal Saint-). Voyez Saint-andré.


ANDRÉ, grand-duc de Russie, était fils du grand-duc Youri Dolgorouki, George Longue-Main. Mécontent de son père et de son gouvernement tyrannique, il s’était retiré, l’an 1155, dans le duché de Souzdal, dont il agrandit la capitale, Wladimir, fondée par son illustre aïeul Wladimir Monomaque. Son père étant mort (1157), André, satisfait de son apanage, le gouverna sagement pendant que la Russie était livrée à toutes les horreurs de la guerre civile. Mstislaf ou Mzislaf et Vassilko, ses frères, ayant voulu exciter des troubles, il les envoya, avec leur mère et avec les seigneurs qui étaient de leur parti, à Constantinople, où l’empereur Manuel Comnène les reçut avec la plus haute distinction. André, ayant à se venger des Bulgares, se réunit au prince de Mourom, et remporta sur ces peuples une victoire complète (1166), après laquelle il s’empara de Briakhimof, et réduisit en cendres plusieurs autres villes. Bientôt il tourna ses armes contre le grand-duc Mstislaf, et marcha sur Kiow, qu’il emporta d’assaut. Pendant trois jours il livra au pillage cette ville, qui avait été longtemps la capitale