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avec le titre de doyen de la faculté ; mais ses infirmités l’obligèrent de donner sa démission en 1814, et il mourut le 9 décembre, a l’âge de 66 ans. Ses restes furent déposés dans le tombeau de l’habile anatomiste Antoine Sementini, né la même année qu’Andria, et mort quelques semaines avant lui. Il était en correspondance avec Spallanzani, Haller, Tissot, etc. On a de lui 1° Trattato delle acque minerali, Naples, 1775, in-8o, 2° édition, corrigée, ibid., 1783, in-8o. Dans cet ouvrage, qui fut très-bien accueilli de ses compatriotes, Andria s’attacha surtout à décrire les eaux minérales d’Ischia, de Castellamare et de Naples 2° Littera sull’aria fissa, ibid., 1776, in-4o. Cette lettre, est adressée au marquis de Tanucci, conseiller d’État du roi des Deux-Siciles. Quoique anonyme, on en reconnut facilement l’auteur à l’élégance du style et à la nouveauté des idées. 3° Institutions philosophico-chimicæ. Ces éléments de chimie ont été réimprimes plusieurs fois. La meilleure édition est celle de 1803, dans laquelle l’auteur a substitué les principes de Lavoisier a ceux de Stahl, qu’il avait suivis jusqu’alors. L’explication de la combustion qu’on y trouve ressemble beaucoup à celle que le célèbre chimiste Thompson a donnée depuis de ce phénomène. L’ouvrage a été traduit en italien par Vulpes en 1812. 4° Elementa physiologica : il y suit presque constamment Haller ; cependant il s’écarte de son sentiment au sujet de la génération, et admet avec Bonnet la préexistence des germes. 5° Elementa medicinæ theoreticæ, Naples, 1787, traduit en italien par le fils d’Andria, 1814. Cet ouvrage, qui, s’il n’a pas précédé les éléments de médecine de Brown, a paru du moins dans le même temps, offre une analogie frappante avec celui du docteur écossais. Comme Brown, Andria pense que toutes les maladies n’ont que deux causes : l’excès de force ou l’excès de faiblesse, et sur ce principe il base leur traitement. 6° Dissertazione sulla teoria della vita, Naples, 1804. Le principe vital, suivant Andria, réside dans le fluide galvanique, et il en place le siége dans le cerveau et les nerfs. 7° Historia materiæ medicæ, ibid., 1788. Cet ouvrage a été complété et traduit en italien par le docteur Tauro en 1815. 8° Institutiones medical praticæ, ibid., 1790, traduit en italien en 1812, par le même, avec des notes. Dans ce ouvrage, Andria parle avec détail des maladies du diaphragme ; et, suivant son biographe, il est le premier qui ait éveillé l’attention des praticiens sur les diverses affections dont ce muscle est susceptible. Il a laissé manuscrits des Éléments d’agriculture. Vulpes a publié l’Elogio storico d’Andria dans le Giornale enciclopedico di Napoli. W-s.


ANDRIEU (Bertand), graveur en médailles, né à Bordeaux le 24 novembre 1761, et mort à Paris le 6 décembre 1822, annonça de bonne heure le talent qui l’a illustré, et fit espérer par ses premiers essais qu’il ramènerait la correction et la facilité de dessin, oubliées depuis longtemps. À cette époque, la gravure des médailles avait perdu l’éclat que lui avaient donné les Varin et les Dupré ; un style faux et recherché, un dessin roide et incorrect tenaient la place de la naïveté et de la facilité de dessin qu’on admire dans les ouvrages de ces maîtres. D’estimables artistes luttaient sans doute avec succès contre le mauvais goût ; mais il en fallait un qui, nourri des beautés sévères et des grâces de l’antique, eut assez le sentiment de la perfection pour s’écarter tout d’un coup de la route battue, et replacer d’une main ferme au rang qu’il doit occuper un art dont les monuments bravent le temps et les révolutions des empires. Venu fort jeune à Paris, Andrieu y fut chargé pendant quarante ans d’exécuter les médailles relatives aux événements les plus importants. On lui doit, entre autres, la grande Minerve assise, distribuant des couronnes ; la statue équestre de Henri IV ; la Vaccine ; l’Étude ; la bataille de Marengo, celle d’Iéna et celle d’Austerlitz ; la Paix de Vienne, celle de Tilsitt et celle de Lunéville ; le rétablissement du culte, qui a remporté le prix du concours ; la France en deuil au 20 mars. Peu de mois après qu’il eut achevé la médaille que le préfet de la Seine faisait frapper à l’occasion de la naissance du duc de Bordeaux, la mort vint terminer sa carrière et ses souffrances, car sa santé avait été altérée de bonne heure par des travaux assidus. Il avait été créé chevalier de St-Michel par Louis XVIII. Z.


ANDRIEU (Marie-Martin-Antoine), né à Limoux le 25 mars 1768, entra au service en novembre 1791, en qualité de capitaine au 1er bataillon de l’Aude ; il ne tarda pas à donner les preuves du plus grand courage. Le 21 septembre 1793, il sauta, à la tête de cent hommes, dans une redoute ennemie. Le 6 septembre 1795, il fut nommé adjoint aux adjudants généraux, puis chef de bataillon ; et, deux ans après, chef de brigade, et adjudant général. Il rendit de grands services à l’armée d’Italie, notamment au passage du Mincio, et pendant le blocus de Gênes. Ce fut Andrieu que Masséna chargea de négocier la capitulation de cette ville, qui, à cette occasion, lui donna un sabre magnifique. En juillet 1801, il demanda et obtint de se retirer avec le traitement d’activité. Un mois après, il se trouva compris dans l’organisation des adjudants généraux. La paix vint lui procurer quelques instants de loisir, dont il profita pour s’occuper d’une relation de la défense de Gènes ; mais il fut obligé d’interrompre ce travail pour se rendre à St-Domingue. Il y donna de nouvelles preuves de valeur, et y mourut dans le courant de 1802, victime de l’épidémie qui a ravagé cette colonie, et de la politique qui a sacrifié dans cette entreprise meurtrière une grande partie des généraux que Bonaparte soupçonnait de n’être pas entièrement dévoués à sa personne ou à ses projets. M-d j.


ANDRIEUX (François-Guillaume-Jean-Stanislas) naquit à Strasbourg le 6 mai 1759 (et non à Melun vers 1755, comme l’ont dit quelques biographes). Il fit ses études à Paris, au collège du cardinal le Moine, et il les avait terminées à dix-sept ans par de nombreux triomphes. Ses parents, qui le destinaient au barreau, le placèrent chez un procureur ; et il commença sa carrière comme l’avaient commencés Corneille, Boileau, Crébillon, Collin