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ANG

ANGELERIO. Voyez Angelieri.


ANGELI (Bonaventure), historien italien de quelque réputation, naquit à Ferrare, et fleurit dans la 16e siècle. Il était savant jurisconsulte, et fut d’abord chargé des affaires des ducs de Ferrare, qu’il conduisit avec beaucoup d’adresse et d’habileté. Il alla ensuite s’établir à Parme, dont il écrivit l’histoire. David Clément, dans sa Bibliothèque curieuse, etc., t. 1, p. 325, dit qu’Angéli, ayant projet de décrire tous les fleuves de l’Italie, avec les pays, les montagnes, les villes et les châteaux situés sur leurs bords, et de corriger les erreurs de Ptolémée, de Pline et des géographes modernes, fit plusieurs voyages pour observer les différentes positions des lieux ; qu’arrivé à Parme, on le pria de joindre l’histoire de la ville à celle de la rivière due ce nom ; qu’il s’y arrêta, et que, le libraire Érasme Viotto lui ayant offert son magasin de livres. il l’acepta, se mit a écrire l’Histoire de Parme, et, l’ayant terminée en six mois, la fit imprimer chez ce même libraire. Elle ne parut cependant qu’en 1591, quinze ans après la mort de l’auteur, s’il est vrai qu’il mourut en 1576, comme l’assure Baruffaldi dans son supplément à l’histoire de l’université de Ferrare, et, d’après lui, Mazzuchelli, gli Scrittori d’ItaIia, t. 1, part. 2. Son ouvrage est intitulé : Istoria della città di Parme e Descrizione del Fiume Parma, lib. 8, Parma, Erasmo Vlottc, 1591, in-4o. Chacun de ces huit livres est dédié à quelqu’un des principaux seigneurs de l’État de Parme, et, dans chacune de ces dédicaces, l’auteur fait l’histoire généalogique de celui à qui elle est adressée. Les exemplaires de cette histoire sont assez rares, ceux surtout où certains passages sur P. L. Farnèse ne sont pas supprimés. Se on Clément, l’ouvrage est très-recherché en Hollande, parce qu’il n’a pas été inséré dans le Trésor des antiquités d’Italie. On avait publié, l’année précédente, cet autre ouvrage d’Angeli, qu’il faut joindre à son histoire : Descrizione di Parma, suoi Flumi, e largo territorio, Parma, Fr. Vittorio, 1590. Parmi quelques écrits que le même auteur avait publiés à Ferrare, on distigue : 1o  la Vita di Lodovico Cati, gentiluomo Ferrarese, etc., 1554 : ce Cati était un docteur en droit, ministre des dues de Ferrare ; 2o  de non sepeliendis Mortuis ; 3o  Gli elogi eroi Estensi ; 4o  Discorso intorno l’origine de cardinali, 1565. G-é.


ANGELI (Philippe), peintre, né à Rome vers la fin du 16e siècle, fut nommé Philippe Napolitain, parce qu’il travailla très-longtemps à Naples. Il avait été appelé avec beaucoup d’empressement, en 1612, à la cour de Cosme II, grand-duc de Toscane, et il reçut de ce prince, ami des arts, des témoignages honorables de bonté. Angeli composa le premier des paysages d’un style nouveau, et conforme règles de la perspective la plus sévère. Ces paysages sont très-rares et se vendent très-cher. Le Musée du Louvres possède un tableau représentant le Satyre et le Passani, qu’onattribue à ce maître. Si c’est la lecture de la huitième fable de la Fontaine (liv. 5eà qui a donné l’idéee de ce tableau, il ne peut être de de Philippe Angeli, qui mourut en 1643, époque à laquelle la Fontaine n’avait que vingt-deux ans, et ignorait encore ses heureuses dispositions pour la poésie. On a ensuite attribué ce tableau à Sébastien Ricci, né en 1650 et mort en 1734. Il est permis cependant de supposer que le sujet de la fable le Satyre et le Passant, étant emprunté des anciens, a pu être aussi traité par Philippe Angeli. A-d.


ANGELI (Pierre). Voyez Angelio.


ANGELI. Voyez Angely.


ANGELI (Étienne), jésuate, fut, dit Montcela, un géomètre distingué dans son temps, et très-fécond. Il publia, dans l’intervalle des entrées 1658 à 1662, un grand nombre d’ouvrages concernant tous des sujets de la géométrie transcendante. L’ordre des jésuates ayant été supprimé en 1668, Angeli vécut en particulier, et professa les mathématiques à Padoue, où il vivait encore à la fin du 17e siècle. Corneille de Beughem, dans sa Bibliographia mathématica, donne les titres des ouvrages d’Angeli, au nombre de neuf. A. B-t.


ANGELICO, Voy. Giovanni (Fra).


ANGELIERI (Bonaventure), moine de l’ordre des frères mineurs de St-François, né à Marsalla en Sicile, n’est connu que par la singularité des titres de deux volumes qu’il a publiés, et qui devaient être suivis de vingt-quatre autres, qu’il avait préparés sur les mêmes sujets. Le premier est intitulé : Lux magica, etc., cœlestium, terrestrium et inferorum origo, ordo, et subordinatio cunctorum, quoad esse, fieri, et operari, viginti quatuor volummibus divisa, pars prima, etc., Venise, 1686, in-4o. Ne voulant point se faire connaître pour auteur de ce livre, il le donna sous le nom de Livio Betani, ce qui l’a fait ranger parmi les auteurs pseudonymes ; mais il fut plus hardi en publiant son second volume, intitulé : Lux magica academica, pars secunda, primordia rerum naturalium, sanabilium, infirmarum et incurabilium continens, etc., Venise, 1687, in-4o. On ne sait rien de la vie de ce moine, sinon qu’il fut vicaire général de son ordre à Madrid, qu’il passa ensuite parmi les pères de l’Observance, et il vivait encore en 1707, année où Mongitore parle de lui comme d’un auteur vivant. (Bibliotheca sicula, vol. 1er, p. 112.) G-é.


ANGELIO, ou DEGLI ANGELI (Pierre), né en 1517, à Barga en Toscane, à 20 milles de Lucques, et surnommé en italien Bargeo, et en latin Bargæus, à cause de sa patrie, fut un des littérateurs les plus illustres du 16e siècle. Élevé d’abord par un oncle très-versé dans les langues anciennes, il savait le grec et le latin à dix ans. On voulut ensuite qu’il étudiait les lois à Bologne ; mais ses goûts littéraires étaient déclarés ; et, après quelques efforts inutiles, ses oncles ne voulant pas l’entretenir à Bologne, s’il n’y étudiait que les belles-lettres, il vendit ses livres de droit, et subsista ainsi pendant quelque temps. Un riche Bolonais, de la famille Pepoli, lui fournit les moyens d’achever ses études. Son talent poétique s’annonça de bonne heure ; il était encore à l’université de Bologne lorsqu’il conçut l’idée de son poëme latin sur la chasse, celui de