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Pendant les cent jours le général Verdier, commandant supérieur de la place, et le colonel Rey, se disant officier d’ordonnance de Bonaparte, se rendirent au lycée qu’il dirigeait. Cette visite avait pour but de forcer les employés de cet établissement à reconnaître Napoléon. Dubruel ayant bravé leurs menaces et refusé de se soumettre à leurs ordres, tout le lycée imita son exemple. À la seconde restauration, Dubruel, nommé maire d’Aix, présida le collège électoral l’arrondissement de cette ville. Élu alors d puté par le département de l’Aveyron, il siégea constamment avec la majorité de cette chambre introuvable. En février 1818, il soumit à l’assemblée une proposition tendant à supplier le roi d’ordonner la révision de notre législation sur les effets de la puissance paternelle, pour la mettre en harmonie avec les institutions monarchiques, l’honneur des familles et l’intérêt de l'ordre social. Cette proposition fut prise en considération, mais n’eut point de suite ; elle tendait à établir en France, comme chez les Romains, la grande division des personnes en pères de famille et fils de famille : ce qui était inexécutable, et dénotait un législateur de collège plutôt qu’un homme politique. Le 14 mai 1821, Dubruel parla sur les pensions ecclésiastiques, et exposa les besoins du clergé. Deux fois il fut questeur de la chambre des députés ; il avait été en 1818 nomme proviseur du lycée de Versailles et officier de l’université. On a imprimé en 1821 les développements de la proposition de Dubruel sur la puissance paternelle. Il est mort à Paris le 28 mars 1828. Az-o.

DUBUAT-NANCAY. Voyez Buat.


DUBUC. Voyez Buc.


DUBUISSON (Paul-Ulric), né à Laval en 1753, vint de bonne heure à Paris. « ll embrassa la cause de la révolution avec enthousiasme, dit la Biographie moderne ; mais désespérant de pouvoir jouer un rôle en France, il passa dans la Belgique alors en fermentation ; s’y prononça contre le parti de Van der Noot ; fut incarcéré, et mis en liberté en 1790. De retour à Paris il s’affilia au club des jacobins, et fut envoyé, vers la fin de 1792, à l’armée du nord, comme commissaire du pouvoir exécutif. Il suivit Dumouriez dans la conquête des Pays-Bas ; et lors de sa défection, il eut avec lui une conférence dont il transmit le résultat à la convention. Inculpé à ce sujet, il provoqua lui-même sa mise en jugement, et un décret du 6 avril 1798 approuva sa conduite. Il continua de figurer dans le parti révolutionnaire, parut tenir aux intrigues de Gusman et de Proly, et fut dénoncé par Robespierre comme ayant voulu semer la discorde parmi les jacobins, qui l’exclurent de leur société. Traduit au tribunal révolutionnaire, comme complice d’Hébert, il fut condamné à mort le 24 mars un 1791 », et conduit au supplice le même jour avec Hébert, Ronsin, Momoro, Vincent, Proly, Perreyra, Cloots, etc. Dubuisson s’était adonné à la littérature ; ses ouvrages sont : 1° Nadir ou Thamas Koulíkan, tragédie en 5 actes et en vers, 1780, in-8°. l’auteur se vantait de l’avoir fait en dix-sept jours ; aussi, au jugement de Laharpe, « il n'y a pas la moindre connaissance ni du cœur humain, ni du théâtre, ni du Style. » 2°. Le Vieux garçon, comédie en 5 actes et en vers, 1783, in-8° ; 3° L'Avare cru bienfaisant, comédie en 5 actes et en vers, 1784 ; 4° Albert et Émilie, tragédie tirée du théâtre allemand, 1785 ; il ne paraît pas que ces deux pièces aient été imprimées. 5° Scanderberg, tragédie en 5 actes et en vers, 1786, in-8°. À cette époque, Dubuisson était déjà passé à Bruxelles ; 6° Trasime et Timagène, tragédie, 1791 ; 7°. Les Deux Frères, opéra, 1702 ; 8°. Flora, opéra en 3 actes, 1792 ; 0° Zélie, opéra en 3 actes, tiré de la Stella de Goetbe ; 10°. Le Tableau de la volupté, ou les Quatre Parties du jour, poème en vers libres, Cythère (Paris), 6171, in-8° ; 11°.abrégé de la révolution du États d'Amérique, Paris, 1779, in-8° ; 12°. Nouvelle sur St-Domingue, en réponse à celles de M. H. D. (Hilliard d’Auberteuil), 1780, in-8° ; 13°. Lettres critiques et politiques sur les colonies et le commerce des villes maritimes de France, adressées à G. T. Raynal, Genève et Paris, 1785, in-8°; 14°. Le roi Théodore à Venise, opéra héroï-comique en 3 actes, Bruxelles (Paris),1786, in-8°. A. B—T.


DUBY (Pierre Ancher Tobiésen), naquit en 1721, à Housseau, dans le canton de Soleure. Il passa, à l’âge de neuf ans en Danemark, et fit ses études à l’université de Copenhague. Étant ensuite entré dans un des régiments suisses au service de France, il se trouva à la bataille de Fontenoy, où il reçut d’abord deux coups de feu ; mais n’ayant pas voulu se retirer, il eut la cuisse emportée d’un coup de canon. Admis à l’hôtel royal des Invalides, c’est dans cette glorieuse retraite qu’il se livra tout entier à l’étude des lettres ; et s’étant adonné particulièrement à celle des langues du Nord, il eut le titre d’interprète à la bibliothèque du roi. Il s’occupa ensuite de son recueil intéressant de monnaies obsidionales : cet ouvrage se rapprochant davantage de ses goûts militaires, ce fut le premier qu’il composa, et c’est le traité le plus complet qui ait paru jusqu’ici sur cette matière. La pièce la plus ancienne qui y soit portée, est celle du siège de Tournai, frappée en 1521, sous François Ier. Duby n’eut pas la consolation de publier lui-même son ouvrage, il mourut le 1O octobre 1782. Ce fut son ami, Michelet d’Ennery, qui en fut l’éditeur, et qui le donna au public quatre ans après, sous ce titre : Recueil général des pièces obsidionales et de nécessité, gravées d’après l’ordre chronologique des événements, Paris, 1786, in-fol., avec 31 planches. Dans les quatre dernières se trouvent gravées plusieurs pièces fort intéressantes. sous le titre de Récréations numismatiques. On y trouve entre autres, quelques monnaies curieuses de Charles X (le cardinal de Bourbon), proclamé roi de France après la mort de Henri III. Duby avait eu le projet de donner un supplément au traité