Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 12.djvu/11

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X LA Bl0GRAPHIE UNIVERSELLE Son plan d’exécution lui fournit les moyens de composer et compléter un manuscrit n pou de frais. Il devait être et il a été jusqu’ici, dans sa plus grande partie, une réimpression pure et simple, ou plus ou moins modifiée, des articles biographiques déjà publiés et appartenant soit au domaine public, soit au domaine privé. Nous ne disons rien ici que la maison Didot n’ait constaté elle-même dans sa défense. Elle y reconnaît et avoue les reproductions nombreuses qu’elle a puisées dans plusieurs Biographies, Dictionnaires et Encyclopédies. Dans le domaine public, elle trouvait plusieurs ouvrages biographiques d’un certain secours pour son système, entre autres ceux de l’abbé Fcllcr et de Chaudon et Delandine. Il suffit de comparer les textes de ces ouvrages à ceux de la Biographie Didot pour avoir la démonstration des nombreux emprunts textuels qu’elle leur a faits. La maison Didot était en outre propriétaire de plusieurs recueils tels que le Dictionnaire · historique de M. Lebas, l’Encyc10pédie moderne, etc. ’ Ces recueils contiennent un grand nombre de notices biographiques. La Biographie Didot leur a donné dans son sein un second asile et une nouvelle publicité. Par ces combinaisons, la maison Didot se créait donc déjà deux éléments gratuits pour la composition de sa Biographie : d’abord, les reproductions puisées dans le domaine public, et ensuite les reproductions de ses propres publications antérieures. Elle y ajoutait l’achat du droit de reproduire certains articles à copier dans d’autres publications qui ne lui appartenaient pas. Ainsi, disent MM. Didot eux-mêmes, ils avaient acheté it MM. Trcuttel et Wurtz le droit de prendre pour leur biographie, les articles de l’E•tcyclopédie des gens du monde, écrits etsignés par des auteurs de renom. Quant au rôle réservé aux articles de M. Michaud dans cette espèce de recrutement ; nous laisserons parler MM. Didot eux-mêmes : En mettant toutes ces ressources et beaucoup d’autres à la disposition de M. le docteur Hœfer, MM. Didot l’autorisaient is se servir, selon qu’il le jugerait utile, mds toutefois avec modération, de quelques-uns des articles tombés dans le domaine public par la most de leurs auteurs et l’expiration de tous leurs droits, soit dans la Biographie publiée par a MM. Michaud, soit dans les encyclopédies, etc. xv On a déjà vu que la Biographie Didot juges utile de puiser dans la Biographie Michaud, pour sessept premières livraisons, 59 articles et d’en plagier 22. Elle continus à juger aile, même après le procès engagé. d’en copier 277 et d’en plagier B7 dans les treies livraisons l suivantes et ne s’arréta pas là. D Ces articles étaient naturellement choisis pumi les plus estimés de ta Biographie Michttud. lls appartenaient à des écrivains tels que ceux-ci : Cuvier, Gingucnô, Dclambre, Clavier, Suard, Lelly-Tollcudsl, Benjamin Constant, Dupotit-Thouars, Millin, Latlglèai Jourdain, Malte-Brun, etc., etc. Ainsi, le manuscrit de la Biographie Didot se trouvait composé d’ava¤ce et de lsriwmérne. Le domaine public Lifournissait un premier tribut ; les ouvrages déjà édités et répandus dans le commerce par la maison Didot lui odraient une seconde moisson d’a-rt=ieles tout rédigés ; elle allait encore recolter, les ciseaux à la main, dans l’Encyclopédio de MM ; Trouttel etWt|rtz, sans oublier l’Encyelopédie Courtin, avec laquelle elle avait fait un marché semblable p et euh, elle s’attribuait et exerçait le droit de se compléter et s’enrichir des articles de la Biographie Michaud, dans une mesure qui en principe n’absorbait rien moins que les quatre cinquièmes de son ensemble. ’ e